Berichte des Sonderforschungsbereichs 268
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07, 201
La culture Dagara entre la colonisation et le christianisme: quelle "authenticité" aujourd’hui?
(1996)
Au nombre de 500.000 environ les Dagara du Burkina Faso occupent une région relativement importante du sud-ouest du pays. Cette région se trouve encadrée entre le 9°48 et légèrement au-dessus de 11°14 de latitude nord et entre le 2°40 et le 3°12 de longitude ouest. La convention du 14 juin 1898 entre la France et la Grande-Bretagne les a séparés de leurs frères du Nord Ghana (ancienne Gold Coast) d'où ils ont émigré par vagues successives. Ces deux puissances "aux systèmes coloniaux sensiblement différents" ont fait irruption dans la culture et la philosophie de ce peuple de telle sorte qu'il n'est plus tellement possible de lire de façon linéaire et homogène leur histoire; on en vient alors à parler de Dagara du Burkina et de Dagara du Ghana. Et si l'on peut admettre toujours aujourd'hui que la partie ghanéenne de ce peuple conserve relativement encore "l'essentiel d'une certaine authenticité culturelle", l'on doit reconnaître que la partie burkinabé par contre a vu ce fonds culturel s'ébranler et se perturber si profondément que la question "quelle authenticité aujourd'hui?" revêt tout d'un désarroi. Parler d'authenticité d'aujourd'hui suppose une authenticité d'hier. Quelle était-elle et pourquoi et comment a-t-elle été si ébranlée?
14, 367
On doit se demander si la richesse évidente des morts de Kissi n’était pas le résultat visible d’un commerce d’or. Malheureusement, à Kissi comme ailleurs, nous ne sommes pas en mesure de donner une réponse positive à partir des seules données archéologiques. Mais si l’on admet que les Arabes au Maghreb ont déjà commencé pendant la conquête à frapper des pièces en or dont le matériel venait du sud, on n’échappe que difficilement à la conclusion qu’ils le tiraient d’une structure des relations commerciales existantes. Ces relations peuvent déjà dater de l’époque du 3e/ 4e AD, mais sont assez sûres pour l’époque byzantine, notamment pour le temps sous regard dans cette communication, le 6e et 7e siècle de notre ère.
14, 521
Le rôle de l’action anthropique dans la dégradation des ressources naturelles à Niaogho-Béguédo
(2000)
La détérioration des conditions climatiques dans les pays du Sahel depuis plus de quatre décennies a entraîné la fragilisation de leurs écosystèmes et accéléré la dégradation des ressources naturelles dont les effets se répercutent durement sur les conditions de vie des populations. Mais si le facteur climatique est unanimement mis en cause, il ne faut cependant pas occulter la dimension humaine de la dynamique environnementale. En effet, les représentations de l’espace et la perception que les populations ont de leur environnement, les systèmes de production, le rôle des acteurs sociaux dans la gestion des ressources naturelles sont des facteurs qui déterminent également leur évolution. Au Burkina Faso, la dégradation des ressources naturelles a pris des proportions inquiétantes dans certaines régions. La persistance de la sécheresse a accéléré la dégradation des ressources en eaux, sols et végétation, avec une ampleur particulière dans certaines zones agro-climatiques. La présente étude est la synthèse d’une série de recherches effectuées à Niagho-Béguédo sur les déterminants anthropiques de la dynamique environnementale. Elle met en exergue les interactions entre les systèmes de production traditionnels, la gestion des ressources naturelles et leur conservation durable à travers les aspects suivants: • les facteurs explicatifs des transformations du milieu. • La logique paysanne des changements environnementaux et les réponses face à ces changements. • Les attitudes des populations à l’égard des actions entreprises par l’état pour la sauvegarde de l’environnement.
07, 149
Depuis plus de deux décennies, l'autosuffisance alimentaire demeure un objectif à atteindre au Burkina Faso, alors que la régression cumulative du développement s'accentue et provoque une détérioration des conditions de vie des populations, détérioration étroitement liée à la dégradation du milieu naturel et aux difficultés économiques. Sur le Plateau central où la situation est très critique, les agriculteurs sont en proie à une crise foncière qui se traduit par des difficultés d'accès à la terre, résultant de la pression démographique et aggravée par un processus d'extensification des surfaces cultivées sous l'effet de la sécheresse. En plus de la pénurie des terres, le raccourcissement de la durée des jachères ou leur abandon, la réduction des parcours et des ressources pastorales disponibles, la saturation foncière et l'inadaptation des systèmes de production agricole entraînent une dégradation des sols et la destruction du couvert végétal, provoquant une insécurité foncière dûe à une utilisation concurrentielle de l'espace, et l'apparition de conflits sociaux. Cette situation est à la base de l'exode rural des jeunes. Diverses mesures sont appliquées, soit par l'État à travers ses structures techniques, soit par les ONG et les projets de développement rural pour inverser la dynamique de destruction en impliquant intensivement les populations pour les aménagements anti-érosifs, les techniques de production de fumier et de compost, l'agroforesterie, les migrations organisées en direction des vallées et des plaines aménagées, en prenant en compte les pratiques traditionnelles.
07, 187
Nous nous intéresserons à la question de l'utilisation qui est faite des langues nationales, notamment dans le système éducatif. C'est un fait connu en effet que la langue officielle du Burkina est le français et que tout l'enseignement formel, du premier jour à l'école jusqu'au dernier jour à l'université en passant par le secondaire se fait exclusivement en français (comme d'ailleurs dans beaucoup d'autres pays dits "francophones"). Il s'en suit que la langue française est très valorisée et valorisante, étant la langue du peu d'élus qui sont allés à l'école, la langue des fonctionnaires de l'État et de la classe dirigeante, la langue de l'administration, de la justice, la langue de communication internationale. Se pose alors la question de savoir ce qu'on fait des langues du pays, pour lesquelles on utilise le terme de "langues nationales".
01, 111
Nos travaux dans les villages mosi de la région de Tenkodogo, au centreest du Burkina Faso, portent directement sur le thème central du Projet de Recherche de l'Université de Francfort: Les relations mutuelles entre la culture d'une population et son milieu naturel. Sur la base d'une étude approfondie de l'environnement naturel, on devrait répondre à la question suivante: comment les Hommes conçoivent et estimentils ce milieu, quelles valeurs lui attribueton; en outre, sur la base de quels principes et d'après quels critères de préférence utilisentils leurs sols en tant que cultivateurs; quelles raisons déterminent-elles l'expansion des Mosi méridionaux dans cette aire géographique, la fondation des villages ainsi que leur dévéloppement démographique. Enfin quel est l'impact de tout cela sur l'environnement naturel, c'est-à-dire quelles sont les conséquences écologiques des conceptions et comportements susmentionnés. Nos recherches sur le terrain débutèrent en 1991 sous la forme d'une collaboration interdisciplinaire étroite entre l'ethnologie, la géographie physique et la botanique. L'objectif à long terme est une comparaison entre les Mosi méridionaux, leurs voisins bisa, les Gulmance et enfin un groupe mosi du nord.
01, 101
Occupation du sol et potentiel de l'environnement chez les Gulmance dans l'est du Burkina Faso
(1993)
Dans l'est de Burkina Faso, dans le pays Gulma, le potentiel naturel, c'est à dire la géologie, le relief, les sols, l'hydrologie, la végétation et l'utilisation par l'homme est l'objet d'un levé scientifique. Les conditions données sont mises en évidence pour rendre claire le modèle de colonisation du peuple dans son cadre naturel. Dans ce sens il est particulièrement important de savoir quelle connaissance exacte les paysans ont de leur environnemt et quels facteurs ils font intervenir dans l'exploitation de cet environnement. Dans l'ensemble il apparait une différenciation selon la répartition de la densité du pays; à côté des zones fortement peuplées, d'autres restent pratiquement vides. De là découle aussi la densité et la nature des savanes.
07, 177
Au Sahel du Burkina Faso, le diagramme pollinique d'Oursi fournit des évidences sur l'apparition de l'agriculture, il y a environ 3000 ans. A partir de ces faits, le but principal des recherches archéologiques dans le cadre du SFB 268 était de trouver et de fouiller des sites qui seraient à même d'apporter des informations sur cette période décisive autour de 3000 ans avant l'actuel. Pour cela, nous avons concentré notre travail sur les provinces du Séno et plus particulièrement de l'Oudalan. Le paysage de cette région est marqué par des dunes qui s'organisent grossièrement en cordons d'orientation nord-est/sud-ouest à travers notre terrain.
07, 125
L'homme vivant de la cueillette existe toujours au Burkina Faso. Les espèces que nous allons exposer par la suite ne font pas l'objet d'une culture. La plupart certes sont des espèces protégées lors des défrichements. Elles caractérisent souvent les différents faciès de savane rencontrés à travers le pays. Certaines ont des usages généralisés en temps normal, d'autres le sont en temps de disette ou de soudure. Ces espèces ligneuses sont à usages culinaires par leurs feuilles, leurs graines et leurs exsudats. Leur composition chimique montre un certain équilibre énergétique à la consommation et permet de comprendre la santé de nos paysans malgré ce qu'on laisse entendre sur la pauvreté et la sous-alimentation. Dans le cadre de nos travaux pour une meilleure connaissance des espèces tant sur le plan taxonomique, biologique qu'ethnobotanique, nous avons mené depuis cinq ans une enquête sur les différentes utilisations des espèces ligneuses. Le présent travail concerne particulièrement les espèces ligneuses dont certains organes sont utilisés dans alimentation humaine. Nous nous sommes limités à ne parler que d'une vingtaine d'espèces.
14, 273
Les ferrières sont par définition les amas des déchets de la réduction du fer. De par son origine elles constituent des lithosols qui ont beaucoup évolué dans l’espace et dans le temps. A notre connaissance très peu d’études se sont penchées sur cette végétation qui couvre actuellement les sites de réduction du fer. L’inventaire floristique de plusieurs sites en zone soudanienne montre la fréquence de certaines espèces sur les ferrières. L’étude de la chorologie de toutes les espèces confondues ligneuses et herbacées, montrent que la plupart sont constituées par des espèces zoochores et quelques espèces anémochores. Elles sont disséminées principalement par les animaux d’élevage, par les oiseaux. Cette communication synthétise les données des différentes prospections et les premiers résultats de nos observations et analyses. Elle a deux objectifs : de montrer l’importance des activités anthropiques dans la formation du paysage végétal d’une part, et d’autre part de mettre en évidence le processus de colonisation des sols nus et des ferrières en zone soudanienne.