Produktive Fehler, konstruktive Missverständnisse = Erreurs productives, malentendus constructifs (Colloquium Helveticum ; 46.2017)
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Etymology plays a central role for Charles Olson's poetics. Based on the assumption that language precedes individual speakers and thereby always carries its long history and the traces of those who spoke it before with it, Olson's approach to it is archeological. At the same time, his work as a poet is directed towards to the future: he writes at the avant-gardist Black Mountain College and demands a new American poetry, designated as "projective verse". Conjoining these two temporal directions, Olson claims "I am an archeologist of morning". One way of paving the way for a 'poetry of morning' is uncovering the origins of words and going back to their etymological roots. Thereby, it is important to note that Olson's etymologies are mostly faulty or simplified. Often, they turn out to be quotes he found in other works. By integrating the fishy etymologies in his own writing and handling them creatively, Olson endows the words' supposed history with something new and readers who trace the wrong etymological tracks are encouraged to capture an immediate impetus of language in action. Thus, Olson's 'etymons' go hand in hand with the poetological implications of projective verse.
Le présent article est consacré à la controverse sur la composition des pantoufles dans le conte Cendrillon ou la petite pantoufle de verre de Charles Perrault. A l'origine de cette controverse, Balzac fait parler un de ses personnages (un pelletier) qui propose de remplacer "verre" par "vair " (petit-gris, écureuil) et qui pense ainsi corriger ce qui lui semble être une erreur. La présente contribution propose une lecture qui permet de déceler une logique de substitution dans le texte de Perrault, logique qui suit le long des deux chaînes sémantiques "mère (morte) – cendre – vair" et "verre – grâce – marraine".
Des critiques et écrivains de nouvelles ont défendu l'idée que la brieveté et un unique moment de clarté sont les éléments essentiels du format court typique de la nouvelle. Cependant, la nouvelle postcoloniale est plurielle, polyphonique et versatile, et elle a tendance à s'appuyer sur le désaccord culturel, social, et linguistique. Ce chapitre examine la traduction et l'échec de celle-ci dans l'oeuvre de deux nouvellistes prolifiques qui viennent des deux différentes traditions postcoloniales : Nadine Gordimer et Anita Desai. La prémisse de mon argument est que les nouvelles de ces écrivains ont pour la plupart lieu dans des espaces périphériques, par exemple des villages et des avant-postes. Elles dramatisent une forme de processus postcolonial de désengagement des centres de pouvoir en explorant et en remettant en question des hiérarchies discursives. Cette renégociation implique la présence de perspectives multiples et de subjectivités plurielles, de même qu'elle insiste sur des traductions problématiques et des malentendus surgissant en leur sein. Par l'étude de textes de Gordimer et Desai, ce chapitre considère plusieurs formes de malentendus – fausses représentations, mécompréhension, traductions erronées et obstructions linguistiques – qui ses présentent dans deux nouvelles. Il ressort de cette analyse que les malentendus sont susceptibles de devenir les instruments de l'expression d'une résistance dans les sites hégémoniques de la langue et du pouvoir.
Seit 20 Jahren schreibt Philippe Forest, Literaturprofessor und Schriftsteller, an einem Werk, das die Grenzen zwischen Autofiktion, Essay und literaturwissenschaftlichen Texten verwischt. Innerhalb dieser Produktion versucht er am Beispiel von Marcel Proust und in der japanischen Tradition eine Poetik der Fehldeutung zu grunden. Dabei verweist er einerseits auf die Aussage vom Autor der Recherche, man konne von schonen Buchern nur schone Fehlinterpretationen machen, andererseits auf ein Missverstandnis im Kulturtransfer zwischen Europa und Japan, das ihm ruckwirkend erlaubt, die Autofiktion als Genre fur sich und sein Werk neu zu definieren. Als Autorenpoetik funktioniert diese Asthetik der Fehldeutung, die ausserdem eine Analogie zwischen Traumarbeit und Literaturkritik fundiert, ohne grossere Probleme. Als wissenschaftliches Instrument eines Literaturprofessors ruttelt sie jedoch an den etablierten Regeln der Universitat und der Literaturwissenschaft.
The notion of world literature is often understood as a global distribution of literary forms and structures from Europe to the rest of the globe. Under the premise that non- European literatures don't just reproduce European forms, but reinterpret and change them in the process of adaptation, world literature can be defined as a "productive misunderstanding". This article attempts to show that Orhan Pamuk's novel "Masumiyet Müzesi" ("Museum of Innocence") is in this sense a productive appropriation of European forms of the novel. Pamuk's novel is a narration about the modernization of Turkey in the 20th century, which is depicted as a chain of faulty imitation that nevertheless creates something new. Similarly, the "Museum of Innocence" is characterized by an abundance of intertextual relations to the tradition of European novel (e. g., to Proust's texts), which, however creates a "productive misunderstanding".
Cet article examine le rôle souvent occulté et pourtant essentiel de la traduction comme source d'innovation et de créativité dans l'histoire littéraire et la théorie. Il s'appuie sur plusieurs exemples allant du fameux épisode de la création d'Ève à partir de la "côte d'Adam" dans la Bible de Jérôme, basée sur la traduction fautive du mot hébreu "qaran" en latin et reflétant le biais patriarcal de Jérôme, à la traduction, tronquée du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir (1946) par le zoologiste retraité Howard M. Parshley qui allait néanmoins inspirer des études marquantes de la seconde vague féministe américaine telles que "The Feminine Mystique" (1963) de Betty Friedan et "Sexual Politics" (1970) de Kate Millett. L'exemple le plus développé retrace l'interaction productive de la traduction et de la réécriture dans la fiction d'Angela Carter, de "The Fairy Tales of Charles Perrault" (1977) jusqu'à ses célèbres "stories about fairy stories" recueillies dans "The Bloody Chamber and Other Stories" (1979) et "American Ghosts and Old World Wonders" (1992). Je propose de lire les variations de Carter sur "Aschenputtel" dans "Ashputtle or The Mother's Ghost" comme un correctif à sa traduction de la morale de "Cendrillon ou la Petite Pantoufle de Verre" de Perrault. La poétique traductive (translational poetics) de Carter démontre ainsi l'impact crucial de la traduction – y compris des erreurs – sur la démarche de l'écrivain, qui associe la (re)lecture créative inhérente à l'activité de traduction au travail de (ré)écriture jusqu'à en faire la matrice à partir de laquelle elle a élaboré son oeuvre singulière.
Experimentation with forgeries in art and literature as a deliberate renunciation of authenticity and originality was practiced long before postmodern times. The following article shows a network of literary forgers playing around with apocryphal constructs. It monitors a chain reaction from the pioneer Cervantes in his meta-fictional second part of 'Don Quixote' to Jorge Luis Borges' "Pierre Menard" rewriting one chapter of Cervantes' classic and Umberto Eco's postmodern construction of Borges' invented character Bustos Domecq ending up at Pablo Katchadjian's "Aleph gaining weight". Radical appropriation between artistic resource and informal practice contributes to dismantled orthodoxy, subverted values, and attacked conventions. Plagiarism loses its harming effect; instead, authors celebrate different types of forgeries by simulation, bluff, lies, manipulation, or camouflage. Ultimately, by these artistic devices, they shed light on the affinity to processes of fictionalization itself.