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When Gorki wrote his play "The Barbarians" (1906), he probably did not intend to raise such an intricate problem as the relationship between the barbarian, the savage and the civilized. Neither did he envisage talking about this triadic relation in reference to its political, historical and philosophical meaning. He proceeded as a writer and managed to construct a peculiar literary figure of the "barbarian" in its multiple aspects, and as related to other figures, such as the savage, in the first place. In this paper I argue that Gorki's intrinsically literary venture consisted in trying to make collide two categories that never normally enter in a dual relationship, but are always mediated by the category of the "civilized". The objective of this paper is to examine the consequences of this forced dualism, which without imposing any idea of civilization, however, ends up by setting it as a problem for further meditation and, without giving any solution, invites the reader to pursue his reflection.
For Baudelaire, the barbarian is a figure of predilection. At first, it is a literary character that he got acquainted with through the works of Chateaubriand and E. A. Poe. The barbarian is linked to poetry as well; he brings to mind the condition of the exiled, the solitary figure far away from his homeland (such as in Delacroix's Ovid among the Scythians). But, most of all, the barbarian gives the opportunity to Baudelaire to refine his idea of Beauty: at the 1855 Universal Exhibition, he confronts himself for the first time to Chinese art – labelled "barbarian art" back then. Far from agreeing with this description, Baudelaire refutes it and forces himself to shift his critical perspective: his challenge will be to adapt himself, accommodate his taste and become "as barbarian" as the works he beholds in order to appreciate one of these "specimen of universal beauty". This reflexion shall continue in his essay, 'The Painter of Modern Life' (1863), in which he describes Constantin Guys' way of drawing as being moved by an "inevitable barbarousness". In this article, our aim will be to trace the evolution of Baudelaire's conception and different uses of the term "barbarian" through his aesthetical, poetical and literary writings.
L'hypothèse de ce travail est que [...] écrivains vont trouver, dans le Berlin d'après la chute du Mur, une incarnation des paradoxes du XXe siècle, et présenter cette capitale comme la ville de la "postmodernité" qu'ils pourront tour à tour haïr ou aimer, comme le rappelle le titre du texte de Serge Mouraret 'Berlin carnet d'amour et de haine'.
Il conviendra donc d'analyser les représentations de Berlin afin de mettre au jour la mythologie insulaire qu'elles ont façonnée. Le motif de l'île a l'avantage de concentrer une dimension mythique, des caractéristiques formelles et une symbolique forte. Nous tenterons de répondre à la question suivante: pourquoi, bien que Berlin réunifiée ne puisse plus, depuis la chute du Mur, être à proprement parler qualifiée d'île, ce motif persiste t-il comme clef de lecture de la ville?
En passant par Francfort, sa ville natale, le 23 août 1797, Goethe fait la découverte d'"environ deux cents gravures satiriques françaises" comme il l'écrit le lendemain à Schiller. Il s'agit de gravures faites il y a deux ou trois ans à Paris, la dernière au mois de mars 1797. [...] De toute façon Goethe choisit 55 de ces gravures, les "schématise" (ibid.), comme il dit lui-même, et en donne une brève description. Résultat: le manuscrit "Recension einer Anzahl französischer satyrischer Kupferstiche" que son secrétaire du nom de Geist recopie sous la dictée de son maître.
C'est dans une de ses analyses les plus suggestives du concept de mort que Lévinas suggère une comparaison entre la pensée de Bloch et celle de Jankélévitch. Et cela, comme l'on sait, bien que Jankélevitch, à l'exception de Schelling, n'ait jamais eu d'intérêt particulier pour la culture allemande et ses auteurs. Le point de départ de ces pages très denses, qu'on lit dans "Dieu, la mort et le temps" (1993), est la relation entre le thème de la mort et le projet que Bloch considère, à l'instar de Jankélevitch, comme la tâche irréalisable à laquelle, pourtant, on ne peut renoncer.
L’oeuvre poétique de l’écrivain juif de langue allemande Paul Celan (1920-1970) jouit aujourd’hui d’une renommée internationale et d’une considération quasi unanime, qui sont peu habituelles pour un poète contemporain. Rares sont en effet les écrivains dont on est à ce point sûr, dès leur vivant, que leur oeuvre va rester une référence essentielle pour la postérité. Classique « pré-posthume », Paul Celan n’a pas connu le purgatoire littéraire après sa disparition ; presque immédiatement il a été accueilli dans le panthéon de la poésie universelle, où il côtoie des figures telles que Hölderlin, Rilke, Mallarmé, Rimbaud, Shelley, Pessoa. À l’heure actuelle, les articles, livres et colloques qui lui sont consacrés de par le monde entier ne se comptent plus. En même temps, on a pu assister à la création d’un mythe Paul Celan, notion qu’on n’entendra pas dans le sens d’une non-vérité, mais comme la représentation puissante, surdéterminée autant que simplifiée, d’une réalité autrement plus complexe. Comme chaque mythe, celui de Celan comporte plusieurs variantes, pour lesquelles il est néanmoins aisé de trouver un dénominateur commun. Depuis sa mort, Paul Celan a été peu à peu subsumé sous l’image du poète de la Shoah, dans un sens historique, mais aussi philosophique, voire religieux. De la sorte, son oeuvre est aujourd’hui considérée à la fois comme un mémorial pour les six millions de Juifs morts dans les camps nazis, et comme l’entreprise, contre le verdict d’Adorno, de faire renaître des cendres de notre civilisation occidentale la parole poétique et sa vérité. L’investissement passionnel que certains lecteurs de Paul Celan ont pu manifester est à la mesure du rang qui lui a été assigné ; et le conflit des interprétations qui existe au sujet de son oeuvre, reflète dans une large mesure les discussions, controverses et polémiques sur le génocide des Juifs d’Europe et sur la période de la Seconde Guerre mondiale.