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Le présent volume, issu d’un colloque à l’université de Münster en novembre 2009, se situe au carrefour de trois champs thématiques dont aucun ne constitue, en soi, un sujet dont on pourrait prétendre qu’il aurait été jusqu’alors inconnu ou négligé de la recherche scientifique: ni l’amitié, ni le don, ni même la notion de réseaux (sociaux) ne surprennent ainsi dans le contexte des études récentes sur l’histoire sociale et politique du Moyen Âge. C’est la combinaison des trois aspects qui promet l’ouverture de nouvelles pistes. En outre, comme le constate Michael Grünbart dans son introduction (p. XIII–XXV), les approches se concentrant sur les actions ritualisées, qui constituent un courant important au sein des études médiévales, sont moins présentes dans les études byzantinistes. D’où la volonté d’appliquer ces méthodes au monde byzantin dans une perspective comparatiste (p. XIV–XVI). ...
L’ouvrage à présenter réunit les contributions de la dernière d’une série de conférences organisées par le Max-Planck-Institut für Geschichte en collaboration avec la Mission historique en Allemagne, le British Council et la Polska Misja Historyczna. Il conclut un tour d’horizon sur la question de »La mémoire culturelle des sciences [historiques] à l’époque moderne« qui restera, malheureusement, à jamais incomplet sous forme de livre, les actes de la deuxième conférence »Justice, pouvoir et violence au Moyen Âge« n’ayant pas été publiés. Mais on ne regrettera pas seulement l’absence du deuxième volet dans ce triptyque: avec la fermeture en 2006 du seul Max-Planck-Institut consacré à l’histoire générale, une coopération fertile entre les instituts historiques de plusieurs nations touche désormais à sa fin. Ceci est d’autant plus regrettable que la communauté internationale des historiens, et en particulier des médiévistes, à Göttingen avait su créer un lieu de contacts et d’échanges fertiles. ...
Avec le présent fascicule, le Mittelalterzentrum (Centre d’études médiévales) de la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften (BBAW) inaugure une nouvelle série: une fois par an, le centre organisera une conférence publique qui sera ensuite publiée sous ce format. Dans la préface, Michael Borgolte, porte-parole du Mittelalterzentrum, indique que le centre a choisi ce format afin de mettre en relief la contribution des disciplines médiévistes au travail de la BBAW, mais aussi afin de promouvoir la réflexion des disciplines concernées sur leur propre position et d’animer le dialogue et les contacts interdisciplinaires. Bref, il s’agit de montrer, entre autres, l’actualité des recherches médiévistes – et le choix du premier conférencier n’aurait pu être meilleur: Otto Gerhard Oexle, ancien directeur du Max-Planck-Institut für Geschichte à Göttingen, réfléchit et écrit depuis longtemps sur le travail des historiens et ses implications théoriques, mais aussi sur le rôle social de l’histoire en général dans les sociétés contemporaines. Il met tout particulièrement l’accent sur le rôle constitutif que jouent le Moyen Âge et les images que nous nous en faisons pour la mise en place de la »modernité«.
L’intérêt des médiévistes pour les phénomènes d’arbitrage et de résolution des conflits n’est pas nouveau. Il n’est donc pas surprenant que le présent volume, qui réunit les contributions d’un colloque organisé en l’honneur de Hanna Vollrath, fasse explicitement référence à une »étude séminale« qui fut publiée il y a presque trente ans: il s’agit d’une étude de Vollrath sur »Le Moyen Âge dans la typologie des sociétés orales«. L’ensemble des contributions du présent volume confirme la fertilité de ce texte, qui a contribué à déclencher l’analyse des comportements rituels dans la recherche médiévistique allemande qu’elle continue visiblement à inspirer. ...