CompaRe | Allgemeine und Vergleichende Literaturwissenschaft
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L’oeuvre poétique de l’écrivain juif de langue allemande Paul Celan (1920-1970) jouit aujourd’hui d’une renommée internationale et d’une considération quasi unanime, qui sont peu habituelles pour un poète contemporain. Rares sont en effet les écrivains dont on est à ce point sûr, dès leur vivant, que leur oeuvre va rester une référence essentielle pour la postérité. Classique « pré-posthume », Paul Celan n’a pas connu le purgatoire littéraire après sa disparition ; presque immédiatement il a été accueilli dans le panthéon de la poésie universelle, où il côtoie des figures telles que Hölderlin, Rilke, Mallarmé, Rimbaud, Shelley, Pessoa. À l’heure actuelle, les articles, livres et colloques qui lui sont consacrés de par le monde entier ne se comptent plus. En même temps, on a pu assister à la création d’un mythe Paul Celan, notion qu’on n’entendra pas dans le sens d’une non-vérité, mais comme la représentation puissante, surdéterminée autant que simplifiée, d’une réalité autrement plus complexe. Comme chaque mythe, celui de Celan comporte plusieurs variantes, pour lesquelles il est néanmoins aisé de trouver un dénominateur commun. Depuis sa mort, Paul Celan a été peu à peu subsumé sous l’image du poète de la Shoah, dans un sens historique, mais aussi philosophique, voire religieux. De la sorte, son oeuvre est aujourd’hui considérée à la fois comme un mémorial pour les six millions de Juifs morts dans les camps nazis, et comme l’entreprise, contre le verdict d’Adorno, de faire renaître des cendres de notre civilisation occidentale la parole poétique et sa vérité. L’investissement passionnel que certains lecteurs de Paul Celan ont pu manifester est à la mesure du rang qui lui a été assigné ; et le conflit des interprétations qui existe au sujet de son oeuvre, reflète dans une large mesure les discussions, controverses et polémiques sur le génocide des Juifs d’Europe et sur la période de la Seconde Guerre mondiale.
L'hypothèse de ce travail est que [...] écrivains vont trouver, dans le Berlin d'après la chute du Mur, une incarnation des paradoxes du XXe siècle, et présenter cette capitale comme la ville de la "postmodernité" qu'ils pourront tour à tour haïr ou aimer, comme le rappelle le titre du texte de Serge Mouraret 'Berlin carnet d'amour et de haine'.
Il conviendra donc d'analyser les représentations de Berlin afin de mettre au jour la mythologie insulaire qu'elles ont façonnée. Le motif de l'île a l'avantage de concentrer une dimension mythique, des caractéristiques formelles et une symbolique forte. Nous tenterons de répondre à la question suivante: pourquoi, bien que Berlin réunifiée ne puisse plus, depuis la chute du Mur, être à proprement parler qualifiée d'île, ce motif persiste t-il comme clef de lecture de la ville?
Un Jésus postmoderne
(2018)
[Rezension zu:] Thibault, Bruno: Un Jésus postmoderne. Les récritures romanesques contemporaines des Evangiles. - Leiden-Boston: Brill Rodopi 2017 - (Chiasma ; 37)
This paper aims to demonstrate the hidden place of the surrealist poet, Paul Éluard, in Samuel Beckett's writing process. It will show that Beckett not only read and translated Paul Éluard, as is known, but also quoted him extensively. Moving from Beethoven to the short story "Lessness", the place of quotation as a trace of emotion will be examined.
This article aims to outline the phenomenon of glocalization from the example of the "Ibero-American Collection" published by the International Institute for Intellectual Cooperation from 1930 to 1939. Initially planned to appear in four languages, this collection was eventually published in French only. It is nonetheless an interesting laboratory from which to observe the consequences of the worldwide circulation of literature, through translation, on the uses and definitions of literature, as well as on the simultaneous production of the global and the local. In this, it is exemplary of a particular moment in the history of the idea of world literature.
Die aktuelle Debatte um den Begriff der Weltliteratur ist eng verwoben mit Dynamiken, die wir im Kontext von Fragen der Glokalisierung im literarischen Feld in den Blick nehmen müssen: Was bedeutet der oft proklamierte weltweite Abschied von der einstigen Zentrums-Peripherie-Logik für literarische Kanonisierungsprozesse? Inwiefern haben neue Zirkulationswege von Literatur im sogenannten Globalen Süden Auswirkungen auf weltliterarische Denominationsprozesse? Diese Aspekte von Prozessen literarischer Glokalisierung werden am Beispiel eines Autors besprochen, der nach wie vor, häufig als einziger, den Globalen Süden in den Kanones der westlichen Welt vertritt: der Kolumbianer Gabriel García Márquez. Beispielhaft für sein Werk steht hier der zentrale Roman "Cien años de soledad" und seine Rezeption in den USA, in Indien und China, mit einem sehr knappen Exkurs auch in die arabische Welt. Neben den Fakten und Zahlen des Buchmarktes geht es auch darum, inwiefern der Bereich des Ästhetischen konkrete intertextuelle Bezugnahmen zwischen García Márquez und Autor:innen des Globalen Südens zeigt und inwiefern sich Rezeptions- und Transformationsvorgänge hinsichtlich bestimmter literarischer Topoi, Gattungen oder Paradigmen herausdestillieren lassen.