CompaRe | Allgemeine und Vergleichende Literaturwissenschaft
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Mythes et identités antillaises : l'auto-exotisme dans l'écriture martiniquaise et guadeloupéenne
(2003)
Ouvrages représentatifs de deux types d'écriture de l'exotisme, l'un né en Guadeloupe, l'autre en Martinique, 'La colonie du nouveau monde' (1993) de Maryse Condé et 'Texaco' (1992) de Patrick Chamoiseau illustrent un rapport divergent à la fois à l'Autre (la métropole) et à soi-même (la culture antillaise). Ainsi, l'interrogation de la notion d'identité caractéristique de l'écriture torturée de bon nombre d'écrivains guadeloupéens tels Maryse Condé, Gisèle Pineau et Daniel Maximin fait pendant à la certitude affichée des défenseurs d'une identité créole martiniquaise dont Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et Edouard Glissant. Afin de comprendre l'ambiguïté culturelle des départements d'outre-mer antillais, ceux-là introduisent le thème de la folie dans le développement de leurs personnages-individus, tandis que ceux-ci affirment des archétypes à travers la recreation du mythe fondateur.
La Mémoire des villes
(2003)
Rapport de la conférence sur le Colloque International du Centre d'Etudes Comparatistes de l'Université Jean Monnet 2-4 mai 2002 à Saint-Etienne
Du 2 au 4 mai 2002, un colloque international s'est déroulé en France, à Saint-Etienne, organisé par le Centre d'Etudes Comparatistes de l'Université Jean Monnet. Au cours de ce colloque dont le thème central était 'La mémoire des villes', les divers intervenants ont tenté de cerner les problèmes liés a l'inscription de l'histoire dans respace urbain, et ce du romantisme à nos jours.
Parmi les écrits de Stéphane Mosès qui m’ont éclairée sur le continent biblique et son impact dans la littérature européenne, et qui m’ont tout appris de Rosenzweig, Benjamin ou Scholem, je retiendrais aujourd’hui trois thèmes qui, pour paraître secondaires, comparés à ses préoccupations centrales que le judaïsme et son renouveau spirituel au XXe siècle, n’en sont pas moins des sillons sensibles traversant l’oeuvre entière de notre ami:
– L’exil
– Le langage
– Le fil coupé de la tradition ou sa refondation.
En tentant de regarder une image singulière avec quelques mots de Walter Benjamin, je voudrais, non pas me livrer à un exercice de commentaire, de glose ou de déchiffrement, mais, plus modestement, faire acte de reconnaissance, porter témoignage d’une experience de l’image, d’une 'poétique de l’image'. Walter Benjamin, l’un des penseurs qui a le plus radicalement bouleversé - réinventé - la notion de lisibilité (Lesbarkeit), est aussi l’un des penseurs au contact duquel l’histoire de l’art se trouve bouleversée dans son rapport même à la visibilité (Sichtbarkeit) et à la temporalité des images. Il ne s’agit pas seulement de rendre hommage à celui qui, mieux que quiconque, aura théorisé le rôle de la reproductibilité, taconté l’histoire de "l’art en tant que photographie" ou décrit le "déclin de l’aura". Il s’agit de travailler avec sa façon de mettre le temps au coeur de toute question d’image, et de faire de l’image - à commencer par la fameuse "image dialectique" - l’opérateur central de toute historicité. Le meilleur hommage, la meilleure justice que l’on puisse rendre à quelque chose, dit Benjamin - en parlant des "guenilles", des "rebuts" de l’histoire -, c’est de l’utiliser. Je vais tâcher de suivre cette leçon en vous présentant un objet de travail et en essayant de restituer la 'valeur d’usage' d’un ou de deux textes de Benjamin pour tenter de savoir, tout simplement, 'comment regarder une image'.
Cet article est consacré à la tentation d'apostasie de Paul Claudel et plus exactement à cette période où, alors qu'il était jeune Parisien, l' antique religion mithraiste avait effleuré son esprit et, par conséquent, sa création. Quant à Maurice Barrès, le paganisme - notamment sous sa forme solaire - lui étant familier, il a saisi au vol le message claudélien, répondant au dramaturge alors confirmé, lequel fait preuve de la même discipline dans son catholicisme et dans son fonctionnariat, par un trait de plume qui travestira la tentative paienne de Claudel. Voilà les sujets dogmatico-littéraires dont traitera ce travail.
La littérature comparée est aujourd’hui solidement implantée dans les cursus universitaires français. Elle a engagé depuis le tournant des années 2000 une série de bilans et de réflexions sur son histoire, conditions d’un renouvellement pour affronter les nouveaux défis contemporains, notamment celui du numérique et de la mondialisation. On peut difficilement, de fait, comprendre sa place dans l’enseignement et la recherche français sans rappeler, même très brièvement, l’histoire de sa constitution en pratique de la critique et en discipline universitaire, et sans tenir compte des cadres institutionnels au sein desquels elle s’exerce. Cette présentation commencera donc par là, avant d’esquisser un état des lieux et des perspectives pour l’avenir.
An important motif of twentieth century fantastic literature is the exploration of a house or a room whose furniture and spatial organization are disconcerting. Such a motif is presumably symptomatic of a deep questioning on space structure understood according to Euclides and Newton ; it also echoes the anthropological crisis of the very notion of "place", a crisis mirrored in literature, visual arts and cinema, which can be deciphered in particular descriptive passages signaling the aporetic turn of narrative in fictions by J.-L. Borgès and André Pieyre de Mandiargues.
Zahlreiche europäische Denker der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts haben ihre Zeit als eine charakterisiert, in der eine Krise des Wohnens durchgemacht wird: Es hat den Anschein, als sei das Vermögen des Menschen, seinen Wohnraum als Ort der Verwurzelung, der Gastfreundschaft und der Geborgenheit zu empfinden, in Mitleidenschaft gezogen. Eine ganz besondere Brisanz erlangt diese Beobachtung im sowjetischen Kontext, denn, abgesehen davon, dass sie sich gleichsam als westliche Sicht auf eine Veränderung von Mentalitäten durch Industrialisierung und Urbanisierung bezieht, ist sie zusätzlich mit der Erfahrung eines akuten Mangels an Wohnraum belastet (vgl. die Gemeinschaftswohnungen). Da es sich so verhält, wie der Kritiker Henri Mitterrand feststellt, dass der Roman seit Balzac den Raum "narrativisiert" und ihm eine zentrale semantische Dimension zuerkennt, soll uns ein Vergleich der Beschreibungen der Innenräume in Balzacs "La Recherche de l'Absolu" (1834) und Bulgakovs "Der Meister und Margarita" ("Мастер и Маргарита", 1927-1940) ermöglichen, besser zu verstehen, wie diese Krise des Wohnens ihren Ausdruck in der Literatur findet. Diese kontrastive Analyse erlaubt anschliessend auch zur Feststellung zu gelangen, dass die Literaturen den Weg für alternative Weisen des Wohnens aufzeigen, für die die Sprachen noch keine festen Begriffe haben, und zu deren Bezeichnung man daher gegenwärtig auf Neologismen, wie den der von Ottmar Ette geprägten "Konvivenz", zurückgreifen muss.
Wie kein anderes Werk haben die "Kinder- und Hausmärchen, gesammelt durch die Brüder Grimm" unsere Vorstellung vom Märchenerzählen geprägt: was die Erzählinstanz als auch den Raum anbelangt, wo eine solche Märchennarration stattfindet. Wie die aktuellen Forschungsergebnisse zeigen, entspricht dieses Bild nicht der Realität, sondern einer fiktiven Konstruktion und kann mit dem vom Maingueneau vorgeschlagenen Konzept der "Szenographie" angegangen werden, einer fiktiven Sprechbühne, die sowohl eine zeitliche ("Chronographie") als auch eine räumliche ("Topographie") Komponente beinhaltet. Der vorliegende Beitrag fokussiert auf die Topographie der Märchen-Sammlung, wie sie von den Grimms im paratextuellen Abschnitt der "Zeugnisse" konzipiert wird, wo die Brüder andere Autoren zitieren. Durch eine vertiefte Analyse wird aufgezeigt, wie sehr die Vorgehensweise der Grimms als Manipulation betrachtet werden kann, um ihre Topographie der Märchennarration zu gestalten.
Wie können musikalische Emotionen durch die literarische Beschreibung einer fiktiven Musik mobilisiert werden? Man kann vermuten, dass ein Text, der eine existierende Musik beschreibt, versucht, auch etwas über die Emotionen, die sie hervorruft, zu sagen. Wenn er jedoch durch seine eigenen verbalen Mittel Musik erfindet, die niemand je hören kann, dann müssen die mit ihr verknüpften Emotionen, als für den Autor essenziell betrachtet werden. Dies ist die Frage, die wir uns hier stellen, basierend auf einem Vergleich zwischen den imaginären Musikstücken von Vinteuil bei Marcel Proust und von Adrian Leverkühn bei Thomas Mann. In beiden Fällen wird die Musik als analoges Modell verwendet, das dem Autor erlaubt, die Emotionen, die sie mit einer besonderen Klarheit verkörpert, auch durch sie anzusprechen. So bietet die Musik in der proustschen Ästhetik, die immer noch von der romantisch musikalischen Metaphysik durchdrungen ist, eine intime Verbindung zum Gedächtnis. In einem völlig anderen Sinne macht die modernistische Ästhetik, die von Thomas Mann in seinem "Doktor Faustus" hervorgehoben wurde, aus der Musik das Mittel mit einer erschreckenden Auflösungskraft. Symbolik oder Diabolik, so oder so betrachtet, die Musik einigt oder löst, repariert oder trennt - aber in beiden Fällen verdichtet sie den Ausdruck von Lebenskräften.
Pascal Quignard belongs to those contemporary French writers whose work draws on music, while demonstrating ambivalent or even ambiguous feelings towards it. In this article, we explore the reasons, the challenges and the functions of what Quignard himself called the 'hatred of music' in an eponymous and landmark essay in which he reveals the secrets of his relationship to music, a relationship that intertwines his family history with the History of the Second World War.
This article explores the relations between affects and music in George Sand's novel "Adriani" (1853). It examines how the figuration of music highlights the importance of emotions, as they shift from aesthetic (admiration) to moral (compassion), in her protagonists' moral transformations. However, Sand's transposition of an imaginary musical world in the novel is part and parcel of a much more ambitious project, that of social transformations, notably of relations between the sexes. It is through their dialogue in and via music that her heroes discover each other and themselves, while their intimate trajectories enable the reader to imagine interpersonal relations among equals founded on emotional, intellectual and social reciprocity.
Through the example of Mozart, this article studies the role played by music in biographies of composers. By focusing on three different works, all targeting a wide audience, but coming from different centuries and cultures ("Leben des K. K. Kapellmeisters Wolfgang Gottlieb Mozart" by Franz Xaver Niemetschek, "Life of Mozart" by Edward Holmes, and "Mozart" by Jean-Victor Hocquard), it investigates both stylistic matters (how the music is described), and the concrete effect of cultural behaviors (the subordination of the work to the man, or the difficulty of talking about music). The study highlights some essential components of Mozartean mythology, as well as the close relationship between biographies, novels and the evolution of musicology as a discipline.
In poetry, music is often mentioned to express emotions, but it also brings poetry back to its source. Through poems by Eichendorff, Droste-Hülshoff, Baudelaire, Verlaine, Lorca, Rilke and Mandelstam, this article examines a deepening of the relationship between poetry, music and emotion, through which poetry discovers itself by being attentive to what is within itself of the order of the musical or the song.
This paper aims to demonstrate the hidden place of the surrealist poet, Paul Éluard, in Samuel Beckett's writing process. It will show that Beckett not only read and translated Paul Éluard, as is known, but also quoted him extensively. Moving from Beethoven to the short story "Lessness", the place of quotation as a trace of emotion will be examined.
If the poet's song is a 'topos' of Greek and Roman epic literature, the poet Silius Italicus renews it by describing the emotional reaction of his audience in depth and by placing it in a transitional moment of his narrative dedicated to the second Punic war. Tradition from antique historiography relates that Hannibal and his men became "soft" in Capua where feasting, pleasure, inebriation and indolence were common. Yet, Silius Italicus blames Teuthras' two songs for this weakening. This article examines Teuthras' second performance which hides beneath its soft melody a further meaning unintelligible to the audience who cannot escape their emotion. The aim is to reveal how poetical and musical emotion - 'admiratio' - and the weakening of the Carthaginians are structured in term of diegetic, and in the sub- and meta-discourse of Teuthras' second song.
After studying the way in which various modern interpretations (political, psychoanalytic, traumatological) of Homer analyze the emotions aroused and/or conveyed by the song of the sirens, we will look at the "self-reflexive" interpretation that Maurice Blanchot ("Le Livre à venir", 1959) proposes of "Odyssey's" "Song XII". We will see that this interpretation can provide an excellent reading grid for modern rewritings of the episode, which overinvest one of the emotional aspects of the sirens' song - that is, the emotion of the language that goes out of itself in order to become music (in Joyce - "Ulysses", 1918-1920) or silence (in Kafka - "Das Schweigen der Sirenen", 1917).
Die Verbindung von Musik und Emotionen in der Geschichte unserer westlichen Kultur ist kongenial und George Sand würde dieser Tatsache sicherlich voll zustimmen. Dennoch sind die Modalitäten dieser Verbindung sehr unterschiedlich und Sand selbst, die sowohl eine große Bewunderin Rousseaus als auch eine Tochter der Romantik ist, hat unterschiedliche Vorstellungen davon verinnerlicht. In ihrem Roman "Consuelo" gefällt sie sich darin, diese in ihren Figuren dargestellt zu versammeln. Nachahmende und didaktische Musik, wie sie Albert prägt, oder erhabene Musik als Ausdruck des Unendlichen, wie diejenige Consuelos: In diesem Artikel soll gezeigt werden, wie es der Hauptfigur des Romans gelingt, diese beiden Musikansätze zu einem Ganzen zu vereinen und eine Kunst zu praktizieren, die sowohl bewegt wie überzeugt, eine kosmopolitische Kunst, die gleichzeitig Ausdruck des kollektiven Gedächtnisses einer leidgeprüften Menschheit als auch Balsam für ihre Seele ist.
Franz Liszt war ein Freund Fryderyk Chopins. Er wurde auch zu seinem ersten Biografen. In 'Chopin' (1852) spricht Liszt natürlich auch von sich selbst und seiner eigenen Musikkonzeption, die für ihn die Möglichkeit eines Austausches, wenn nicht gar einer "Kommunion" zwischen den Menschen darstellt. Chopins Musik besitzt für Liszt auch die Fähigkeit, Menschen ausserhalb physischer Grenzen zu transportieren. Liszt betrachtet die Musik von Chopin nicht nur als eine Emanation seiner Heimat: in Chopins Polonaisen und Mazurkas sieht er Tänze, die ihre Verführungskraft aus den Beziehungen Polens mit dem Osmanischen Reich schöpfen (auch wenn diese vom historischen Standpunkt aus betrachtet konfliktbeladen waren). Im letzten Teil beschäftigt sich dieser Beitrag mit der Sprache der Emotionen. Liszt gelingt es durch sein ausserordentliches Wortschatzraffinement, die Wirkung von Chopins Musik auf die Hörenden zu charakterisieren. Diese Musik beraube sie ihrer selbst.
Au sein de la grande famille des arts, la musique et la littérature ont toujours eu une relation privilégiée, et lorsqu'au XVIIIe siècle, la réflexion sur la relation entre les arts devient un champ d'étude à part entière, elle ne se fait pas faute de la mettre en évidence: arts possédant une origine commune (Rousseau); arts liés au temps alors que les autres arts se déploient dans l'espace (Lessing); arts qui entretiennent une relation de complémentarité esthétique et qui, par ailleurs, ont longtemps été inséparables l'un de l'autre.