SFB 268
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Nous nous intéresserons à la question de l'utilisation qui est faite des langues nationales, notamment dans le système éducatif. C'est un fait connu en effet que la langue officielle du Burkina est le français et que tout l'enseignement formel, du premier jour à l'école jusqu'au dernier jour à l'université en passant par le secondaire se fait exclusivement en français (comme d'ailleurs dans beaucoup d'autres pays dits "francophones"). Il s'en suit que la langue française est très valorisée et valorisante, étant la langue du peu d'élus qui sont allés à l'école, la langue des fonctionnaires de l'État et de la classe dirigeante, la langue de l'administration, de la justice, la langue de communication internationale. Se pose alors la question de savoir ce qu'on fait des langues du pays, pour lesquelles on utilise le terme de "langues nationales".
Pendants les années 1997 et 1998, un groupe des chercheurs de SFB 268 a effectué, dans la région de l’Atakora, des recherches botaniques, ethnologiques et géographiques concernant l’histoire du peuplement. Les travaux étaient concentrés sur la partie ouest de la région, c’est-à-dire le triangle Boukombé, Natitingou, Toucountouna. En résultat, il est possible aujourd’hui de faire une chronologie relative à l’histoire du peuplement dans cette région. En contraire, il manque toujours une chronologie absolue, pour cela il faut encore des recherches approfondies. Pourtant nous allons proposer, dans le cours de cette contribution, des hypothèses montrant le cadre, dans lequel une périodisation peut être possible.
Cette communication s’est voulu un essai d’analyse toponymique pas forcément destinée à des linguistes. Elle indique tout de même la nécessité de recourir à la linguistique dans le cas où plusieurs versions étiologiques sont soumises à propos d’un toponyme donné. Que le résultat de l’analyse linguistique aboutisse au caractère plausible ou non plausible de l’étiologie, ce volet est complété par le recours à d’autres domaines de connaissances. C’est cette association qui permet de parler d’analyse toponymique. Même si les résultats obtenus ne sont pas forcément définitifs, ils permettent au moins d’éviter des choix arbitraires. Dans le cas de sia par example, la voie est ouverte vers une autre direction où il faudra refaire une autre analyse complète.
Située dans l'extrême sud-est de Burkina Faso, la Chaîne grèseuse de Gobnangou se détache du reste du paysage par d'abruptes falaises. Autant les terres au nord que celles au sud sont exceptionnellement densément peuplées. Les Gulmances qui y vivent font de l'agriculture itinérante. Les périodes de cultures varient selon la qualité du sol de 5 à 20 ans. Les périodes de jachères pour la régénération des sols varient énormément selon les types de sols et l'intensité de l'utilisation précédente et peuvent aller jusqu'à 30 ans. Mais ici aussi, l'explosion démographique entraîne une diminution du temps de jachères. L'aspect de la végétation et sa composition diffèrent beaucoup et dépendent de nombreux facteurs. Ils sont surtout influencés par l'homme: outre l'agriculture itinérante, le pâturage, la coupe du bois de chauffage et les feux peuvent être citer. On decrirá ici les communautés de végétations de deux types de sites qui ont pour point commun d'être portées par des sols pauvres. La principale différence entre ces types de sites est la profondeur des sols et donc leur ressources en eau.
Les fouilles archéologiques de Gandefabou effectuées courant Novembre - Décembre 1996 constituent une grande première expérience du Laboratoire d’Archéologie de l’Université de Ouagadougou dans le Sahel burkinabè. Elles ont été exécutées grâce à une subvention financière de l’Ambassade Royale des Pays-Bas à Ouagadougou et au soutien logistique du Programme Sahel Burkinabè - Pays-Bas (PSB/PB) basé à Gorom-Gorom, capitale de la province de l’Oudalan. Ces travaux au double objectif scientifique et touristique s’insèrent dans une politique locale de développement économique avec le maintien in situ et la protection de certains vestiges pour en faire un musée de site.
Les concessions chez les Bisa, dans la Province du Boulgou (sud-est du Burkina Faso), sont des exemples représentatifs de l’architecture traditionnelle soudanienne: un rassemblement de cases rondes de glaise d’un diamètre d’environ 3 mètres, couvert d’un toit de paille. Les concessions sont entourées par un mur de glaise et on ne peut y entrer ou en sortir que par une seule entrée. On ne découvre leur complexité que seulement après y être entré. C’est seulement à ce moment-là que l’on peut voir le dédale de cases et de cours, séparés par de petits murs et des couloirs. La concession du chef de Bangagou, chez qui nous avons habité durant l’automne 1994 pendant quelques mois, compte parmi les plus grandes de la région. Pendant les premières semaines de notre séjour, il nous a fallu comprendre son histoire et sa structure. Notre premier objectif était de dessiner un plan de la concession. Ce projet s’est révélé plus difficile que prévu. Le terrain étant si plat, nous n’avons pu voir la concession d’en haut. L’achèvement de ce plan n’a été possible que parce que les habitants nous ont donné libre-accès à ces lieux. La vérification de l’esquisse fut possible en décembre, lorsque nous avons eu la chance de faire un vol au-dessus du terrain et de prendre des photos aériennes. Parallèlement, nous avons mené une enquête auprès des habitants afin de connaître leurs relations avec les habitants des autres cases, selon leurs descriptions.
Le Burkina Faso est situé dans la zone soudano-sahélienne où les cultures sont quelquefois aléatoires; dans ces conditions les plantes ligneuses occupent une place importante dans la vie socio-économique du pays. Pourtant, une sécheresses climatique persistante de ces dernières décennies a entraîné une mortalité massive de ces ligneux surtout dans la zone sahélienne. Cette forte dégradation des ressources naturelles est variable d’une zone géo-graphique à une autre pour des raisons diverses. Si les phénomènes généraux de cette dégradation de la végétation et leurs causes sont souvent décrits par de nombreux auteurs, il existe par contre très peu de connaissances détaillées et spécifiques en fonction des zones géographiques sur la menace qui pèse sur les différentes espèces. Dans l’absence de bases scientifiques fiables sur la végétation du passé pour chacune des régions qui permettrait ainsi d’établir avec précision la liste des espèces disparues, il est donc nécessaire de se baser sur la perception de la population rurale qui se trouve bien placée pour déceler tout changement dans la flore. Dans ce contexte, cette étude menée auprès des gourmantchés, vise surtout à identifier les espèces disparues ou celles en voie de disparition dans les différentes zones écologiques à l’est du Burkina Faso; en outre, elle aborde les raisons évoquées par ces populations pour expliquer cette menace qui pèse sur chacune des espèces. L’enquête a enfin contribué à connaître les solutions envisagées par ces dernières pour anéantir ou réduire la menace.
Au Sahel du Burkina Faso, le diagramme pollinique d'Oursi fournit des évidences sur l'apparition de l'agriculture, il y a environ 3000 ans. A partir de ces faits, le but principal des recherches archéologiques dans le cadre du SFB 268 était de trouver et de fouiller des sites qui seraient à même d'apporter des informations sur cette période décisive autour de 3000 ans avant l'actuel. Pour cela, nous avons concentré notre travail sur les provinces du Séno et plus particulièrement de l'Oudalan. Le paysage de cette région est marqué par des dunes qui s'organisent grossièrement en cordons d'orientation nord-est/sud-ouest à travers notre terrain.
Occupation du sol et potentiel de l'environnement chez les Gulmance dans l'est du Burkina Faso
(1993)
Dans l'est de Burkina Faso, dans le pays Gulma, le potentiel naturel, c'est à dire la géologie, le relief, les sols, l'hydrologie, la végétation et l'utilisation par l'homme est l'objet d'un levé scientifique. Les conditions données sont mises en évidence pour rendre claire le modèle de colonisation du peuple dans son cadre naturel. Dans ce sens il est particulièrement important de savoir quelle connaissance exacte les paysans ont de leur environnemt et quels facteurs ils font intervenir dans l'exploitation de cet environnement. Dans l'ensemble il apparait une différenciation selon la répartition de la densité du pays; à côté des zones fortement peuplées, d'autres restent pratiquement vides. De là découle aussi la densité et la nature des savanes.
Au nord du Burkina Faso aucune autre époque culturelle, à l'exception des temps modernes, n'a laissé autant de traces sur une aussi grande surface que l’Age de Fer. L'étude de cette période joue alors un rôle important dans la reconstruction de l'histoire culturelle du Sahel. D’après les dates obtenues dans nos fouilles différentes, l’Age de Fer s'étend de la fin du premier millénaire BC jusqu'au milieu du 14e siècle AD. Les recherches du projet multidisciplinaire G4 du SFB 268 visaient les questions suivantes: Quelle est l’apparence physique des collines d’occupation et quelle est leur répartition dans la région ? En quoi consiste la culture matérielle trouvée sur les sites et qu’est-ce qu’elle permet de dire sur la vie quotidienne? Comment l’interaction entre l'homme et l'environnement se présentaitelle à l’époque et quelles étaient les ressources naturelles exploitées? Quelle population occupait les buttes, et quels indices l’étude de l’histoire du peuplement peut fournir comme causes de leur abandon final? Le vaste champs d’études ouvert par ces questions impose une approche multidisciplinaire. Les résultats qui seront présentés cidessous n'ont pu être obtenus qu'en coopération de l'archéologie, l'archéobotanique, l'archéozoologie, l'histoire et la géographie.