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En dernière analyse, la grande faiblesse des livres comme ceux de Mouguiama-Daouda et d'autres linguistes gabonais qui ont choisi de publier des ouvrages généraux sur les langues bantoues du Gabon, c'est de manquer de documents descriptifs (synchroniques ou diachroniques) sur lesquelles ils peuvent asseoir raisonnablement leurs hypothèses et leurs argumentations. Ceci montre, par conséquent, combien de fois il est nécessaire de commencer d'abord par décrire les langues que l'on veut étudier, avant d'envisager une quelconque autre étude linguistique sur elles.
Depuis quelques mois, nous avons rassemblé et dépouillé au GRELACO (Groupe de Recherche en Langues et Cultures Orales) un ensemble relativement important de données inédites ou non sur les segments latents (appelés aussi segments flottants) dans les langues bantoues du Gabon. Le présent article se propose donc de faire le point sur ce que nous savons aujourd’hui de ces segments latents dans les langues bantoues du Gabon.
La nasalisation en Fang-mekè
(2006)
Le fang-mekè qui appartient au groupe linguistique (A75) est parlé dans les provinces de l’Estuaire (Libreville, Kango, et rive gauche de l’Estuaire),du Moyen-Ogooué (Lambaréné, Ndjolé), de l’Ogooué-Ivindo (Makokou) et du Woleu-Ntem (Mitzic). Le seul travail connu à ce jour sur cette langue à été réalisé par Nzang Obame (2004). Il s’agit d’un mémoire de maîtrise à orientation linéaire, portant sur la description phonologique du fang-mekè parlé au quartier Lalala de Libreville et dont le foyer d’origine est situé à la rive gauche de l’Estuaire. On comprendra donc que pour la réalisation de la présente étude portant sur la nasalisation en fang-mekè, nous nous appuyons uniquement sur le travail de Nzang Obame.