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L’ouvrage dirigé par Werner Plumpe et André Steiner propose une étude ambitieuse des mutations de l’industrie allemande, tant à l’Ouest qu’à l’Est, entre les années 1960 et les années 1990. Contestant l’image d’une simple crise de l’industrie, les différentes contributions insistent sur les mutations du secteur industriel face aux changements structurels auxquels ont été soumises la RFA et la RDA depuis les années 1970. Présentant les résultats d’un projet de recherche soutenu par la Deutsche Forschungsgesellschaft, l’ouvrage réunit quatre études empiriques qui, à l’échelle des entreprises, réfutent l’idée d’une Allemagne post-industrielle. ...
Le cas Thyssen a déjà fait couler beaucoup d’encre et cette biographie n’est pas la première sur l’un des membres de cette famille ou sur l’entreprise. Il s’agit ici d’August Thyssen, le fondateur de l’immense Konzern qui, juste avant sa mort (1926), devient les Vereinigte Stahlwerke, le plus grand groupe sidérurgique allemand, représentant alors environ la moitié de la production d’acier. L’ouvrage présenté ici est issu d’une thèse de doctorat soutenue en 2006 à l’université de Bochum; il est basé sur un ensemble riche et large de sources d’entreprises, de sources publiques et de presse, parmi lesquels une importante correspondance privée jusque-là en grande partie inexploitée. Dans une longue introduction, l’auteur se positionne par rapport à plusieurs champs de recherche en cours, tels que les recherches sur les élites sociales et économiques, l’histoire industrielle et celle des entreprises, ainsi que l’histoire régionale. Cette biographie se présente aussi comme une histoire sociale, avec plusieurs perspectives: d’une part, Fritz Thyssen est présenté dans son groupe social d’appartenance, d’autre part sont évoquées les conditions matérielles et institutionnelles de la société allemande au cours du XIX e siècle, et comment l’interaction sociale y évolue. ...
Professeur émérite d’histoire médiévale à l’Université libre de Berlin, spécialiste d’Hugues de Saint-Victor et d’Henri le Lion, mais aussi de la société et de la culture médiévales, de l’Europe du haut Moyen Âge et de la France des Capétiens, l’auteur propose ici un petit livre qui fournit un excellent aperçu du devenir de la chevalerie entre les XI e et XV e siècles: origine, évolution et finalement déclin de l’ordo militaris dans l’espace européen. Il s’agit d’une belle approche d’une réalité et de ses représentations rituelles et symboliques, à travers notamment Hastings, les croisades, les joutes et les tournois. ...
L’auteur est parti du constat qu’à la suite de la monographie de Jean Rupp, toutes les études portant sur le terme christianitas cherchent à saisir le concept de chrétienté, au détriment des autres significations possibles. Geelhaar a donc décidé de reprendre le dossier en partant de l’histoire du mot lui-même, de ce qu’il signifiait pour les hommes de l’Antiquité tardive jusqu’à l’époque carolingienne, quels sens ils lui donnaient et dans quels contextes ils l’utilisaient. Le but de sa recherche est de vérifier les études publiées jusqu’à présent, quitte à les remettre en cause, mais également de contribuer à la recherche sur le langage politique du tournant entre Antiquité et Moyen Âge, à savoir si et comment le terme christianitas participe à la communication politique. ...
En 2008, le médiéviste Valentin Groebner réfléchissait dans un essai visant un large public sur le rôle du Moyen Âge et de l’histoire médiévale dans les sociétés contemporaines. Selon ses propres dires, cet essai intitulé »Le Moyen Âge ne finit pas«résultait d’une inquiétude devant le décalage croissant, et quelque peu paradoxal, entre l’immense popularité dont cette époque jouit auprès d’un public toujours plus nombreux – »foires médiévales«, romans et films historiques, jeux vidéo – et la marginalisation progressive des études académiques correspondantes (cf. le compte rendu critique de Ludolf Kuchenbuch dans la revue »Rechtsgeschichte – Legal History 20 (2012)«.De fait, et même si ces réflexions ne sont pas entièrement nouvelles, il semble que les publications se multiplient qui traitent de la genèse, du développement et des différents rôles de l’»histoire médiévale«, des différents »Moyen Âges«construits au cours de l’époque moderne ainsi que de la valeur de l’analyse scientifique de cette époque lointaine pour le monde contemporain. Mais faut-il y voir un signe du désarroi des médiévistes, ou plutôt celui d’un renouvellement et repositionnement des études médiévales face aux questions d’aujourd’hui? ...
L’intérêt des médiévistes pour les phénomènes d’arbitrage et de résolution des conflits n’est pas nouveau. Il n’est donc pas surprenant que le présent volume, qui réunit les contributions d’un colloque organisé en l’honneur de Hanna Vollrath, fasse explicitement référence à une »étude séminale« qui fut publiée il y a presque trente ans: il s’agit d’une étude de Vollrath sur »Le Moyen Âge dans la typologie des sociétés orales«. L’ensemble des contributions du présent volume confirme la fertilité de ce texte, qui a contribué à déclencher l’analyse des comportements rituels dans la recherche médiévistique allemande qu’elle continue visiblement à inspirer. ...
Le présent volume, issu d’un colloque à l’université de Münster en novembre 2009, se situe au carrefour de trois champs thématiques dont aucun ne constitue, en soi, un sujet dont on pourrait prétendre qu’il aurait été jusqu’alors inconnu ou négligé de la recherche scientifique: ni l’amitié, ni le don, ni même la notion de réseaux (sociaux) ne surprennent ainsi dans le contexte des études récentes sur l’histoire sociale et politique du Moyen Âge. C’est la combinaison des trois aspects qui promet l’ouverture de nouvelles pistes. En outre, comme le constate Michael Grünbart dans son introduction (p. XIII–XXV), les approches se concentrant sur les actions ritualisées, qui constituent un courant important au sein des études médiévales, sont moins présentes dans les études byzantinistes. D’où la volonté d’appliquer ces méthodes au monde byzantin dans une perspective comparatiste (p. XIV–XVI). ...
L’ouvrage à présenter réunit les contributions de la dernière d’une série de conférences organisées par le Max-Planck-Institut für Geschichte en collaboration avec la Mission historique en Allemagne, le British Council et la Polska Misja Historyczna. Il conclut un tour d’horizon sur la question de »La mémoire culturelle des sciences [historiques] à l’époque moderne« qui restera, malheureusement, à jamais incomplet sous forme de livre, les actes de la deuxième conférence »Justice, pouvoir et violence au Moyen Âge« n’ayant pas été publiés. Mais on ne regrettera pas seulement l’absence du deuxième volet dans ce triptyque: avec la fermeture en 2006 du seul Max-Planck-Institut consacré à l’histoire générale, une coopération fertile entre les instituts historiques de plusieurs nations touche désormais à sa fin. Ceci est d’autant plus regrettable que la communauté internationale des historiens, et en particulier des médiévistes, à Göttingen avait su créer un lieu de contacts et d’échanges fertiles. ...
L’introduction de cet ouvrage rappelle que l’un des critères plus ou moins explicites de différenciation entre la modernité et ce qui la précède et entre la démocratie et les formes traditionnelles d’exercice du pouvoir est précisément la place tenue par les rites, cérémonies et autres gestes significatifs par eux-mêmes. La cérémonie serait par essence plutôt surannée, vue d’une manière péjorative. Le Centre d’études médiévales de Berne (Berner Mittelalter Zentrum/BMZ) a rassemblé plusieurs chercheurs, dans les années 2005–2006, autour de ce thème. Les organisateurs présentent en introduction une riche problématique dans laquelle ils rappellent tout ce qu’ils doivent spécialement à Gerd Althoff et à Jean-Claude Schmitt. On signalera en particulier l’attention portée à l’histoire de l’art et à l’histoire religieuse dans un souci de cohérence globale. Les contributions viennent de spécialistes de différents domaines et sont regroupées sous différentes sections: »Méthodologie«, »Liturgie«, »Droit«, »Politique« et, enfin, une réflexion conclusive à partir de données linguistiques. ...
Avec le présent fascicule, le Mittelalterzentrum (Centre d’études médiévales) de la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften (BBAW) inaugure une nouvelle série: une fois par an, le centre organisera une conférence publique qui sera ensuite publiée sous ce format. Dans la préface, Michael Borgolte, porte-parole du Mittelalterzentrum, indique que le centre a choisi ce format afin de mettre en relief la contribution des disciplines médiévistes au travail de la BBAW, mais aussi afin de promouvoir la réflexion des disciplines concernées sur leur propre position et d’animer le dialogue et les contacts interdisciplinaires. Bref, il s’agit de montrer, entre autres, l’actualité des recherches médiévistes – et le choix du premier conférencier n’aurait pu être meilleur: Otto Gerhard Oexle, ancien directeur du Max-Planck-Institut für Geschichte à Göttingen, réfléchit et écrit depuis longtemps sur le travail des historiens et ses implications théoriques, mais aussi sur le rôle social de l’histoire en général dans les sociétés contemporaines. Il met tout particulièrement l’accent sur le rôle constitutif que jouent le Moyen Âge et les images que nous nous en faisons pour la mise en place de la »modernité«.