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Le problème que nous abordons ici représente une entreprise bien téméraire à cause des multiples aspects qui le caractérisent et du manque de données concordantes le concernant. En effet, à notre grande surprise d'ailleurs, il n'a pas été facile de recueillir des informations "sûres" auprès des "sources" qu'on aurait pu juger dignes de foi. C'est la preuve que nos traditions tombent de plus en plus dans l'oubli du passé. A celui qui s'engage, à effectuer une démarche de ce genre devrait logiquement se poser un problème de méthodologie afin d'approcher le sujet d'une manière scientifique.
En dernière analyse, la grande faiblesse des livres comme ceux de Mouguiama-Daouda et d'autres linguistes gabonais qui ont choisi de publier des ouvrages généraux sur les langues bantoues du Gabon, c'est de manquer de documents descriptifs (synchroniques ou diachroniques) sur lesquelles ils peuvent asseoir raisonnablement leurs hypothèses et leurs argumentations. Ceci montre, par conséquent, combien de fois il est nécessaire de commencer d'abord par décrire les langues que l'on veut étudier, avant d'envisager une quelconque autre étude linguistique sur elles.
Dans les langues bantoues du Gabon, tons lexicaux flottants et tons intonatifs permettent d’expliquer trois phénomènes tonals que nous avons voulu passer en revue dans cet article. Dorénavant, il est donné de croire, avec l’élargissement du domaine d’observation des tons intonatifs aux groupes B10, B20 et B30, qu’un certain nombre de problèmes tonals considérés hier encore comme insolubles ou relevant de types ou de cas tonals, trouvent des solutions ou des analyses satisfaisantes. Déjà, la découverte des tons intonatifs en myènènkomi (B11e) et en tsogo (B31) permet aujourd’hui de proposer une description pour le moins correcte de la tonalité de ces deux langues.
Malgré le nombre assez élevé des écrits relatifs aux BObO, force est d'admettre que leur langue reste encore peu connue chez des spécialistes de la linguistique. Cela est dû au fait que les différents travaux effectués à ce jour restent assez limités quant à leur diffusion. En effet, une grande partie de ces travaux est l'oeuvre d'étudiants de linguistique et, de ce fait, ils ne connaissent pas une diffusion internationale pouvant les mettre à la portée des spécialistes d'autres pays. Parmis les écrits linguistiques portant sur le bObO, un seul a été publié à la SELAF en France. Il s'agit du dictionnaire de Le Bris et Prost (1981). Les autres écrits ne sont que difficilement accessible soit auprès de leurs auteurs, soit auprès des établissements où ils ont été effectués. Notre objectif à travers la présente communication est de camper le bobo en tant que langue d'une communauté linguistique donnée, de le situer dans le contexte géolinguistique du Burkina Faso et, en rapport avec son milieu linguistique ambiant, de tenter une réponse partielle à la question maintes fois posée de savoir s'il ne se trouve pas à la charnière des langues mandé et des langues gur.
La langue mandingue est un vaste continuum linguistique recouvrant une zone de l'Afrique Occidentale qui s’étend de l’embouchure de la Gambie à l’Ouest à la frontière occidentale du Ghana à l’Est. Si actuellement on dispose de nombreux travaux sur le bambara, le dioula et le mandinka qui ont permis de mieux connaître le mandingue, il n’en est pas de même en ce qui concerne cette autre variété du mandingue: le marka du Burkina Faso pour lequel des études linguistiques sont pour l’instant rarissimes. L’essentiel des travaux qui lui sont consacrés sont présentés dans la bibliographie. Notre objectif ici est de mettre en évidence quelques traits spécifiques au marka par rapport à d’autres dialectes mandingues sur le plan phonique, tonologique et grammatical. Sur le plan grammatical nous présenterons quelques faits qui rapprochent le marka et le mandinkan de Gambie. Mais avant d’y arriver nous allons procéder à une présentation du marka.
Ce texte s’est voulu une brève présentation des tons phonologiques qu’on rencontre dans les langues bantoues parlées au Gabon. L’élément nouveau ici par rapport à ce que l’on sait de l'analyse de la tonalité des langues bantoues en général, c’est la prise en compte de l'intonation dans l'explication de certaines modifications tonales du niveau lexical dont les tons lexicaux (fixes ou flottants) ne peuvent pas rendre compte.