830 Literaturen germanischer Sprachen; Deutsche Literatur
The analysis of the relationship between Word and God in the poetry of Paul Celan is obviously the purpose of this study. The starting point of my reflections is representing the prologue of the Gospel according to John 1:1: „In the beginning was the Word, and the Word was with God, and the Word was God.” The question is: does the loss of Word at the logical-semantic level implicitly conduct to the loss of God in Celan’s poems?
Paul Celans Gedichte begleiten uns schon ein halbes Jahrhundert und sind doch weitgehend fremd geblieben. Manchen Anstrengungen zum Trotz haben sie ihre Widerständigkeit bewahrt und befremden noch immer, sind also im Sinne von Harald Weinrich "imagines agentes" par excellence. Ihre ebenso herausfordernde wie leise anklopfende Poetik ist wenig erkannt, geschweige verstanden worden. Dabei frappiert dieser Dichter mit seiner Aufforderung: „Machs Wort aus.“ Ob dieser imperativischen Zumutung möchte es einem beinahe die Sprache verschlagen. Doch bemerkt man dann vielleicht, dass es nur an einem selbst liegt, sie wiederzuerlangen und das Wort von neuem auszumachen. Zu einer solchen Neubestimmung des Wortes und der Sprache fordern Celans Gedichte auf, seit die großen Verheerungen und Verwerf- ungen dieses zu Ende gehenden zwanzigsten Jahrhunderts über die Menschen hereingebrochen sind. Zu keiner früheren Zeit sind sie von so systematischer Vernichtung heimgesucht worden wie in diesem Jahrhundert.
L’oeuvre poétique de l’écrivain juif de langue allemande Paul Celan (1920-1970) jouit aujourd’hui d’une renommée internationale et d’une considération quasi unanime, qui sont peu habituelles pour un poète contemporain. Rares sont en effet les écrivains dont on est à ce point sûr, dès leur vivant, que leur oeuvre va rester une référence essentielle pour la postérité. Classique « pré-posthume », Paul Celan n’a pas connu le purgatoire littéraire après sa disparition ; presque immédiatement il a été accueilli dans le panthéon de la poésie universelle, où il côtoie des figures telles que Hölderlin, Rilke, Mallarmé, Rimbaud, Shelley, Pessoa. À l’heure actuelle, les articles, livres et colloques qui lui sont consacrés de par le monde entier ne se comptent plus. En même temps, on a pu assister à la création d’un mythe Paul Celan, notion qu’on n’entendra pas dans le sens d’une non-vérité, mais comme la représentation puissante, surdéterminée autant que simplifiée, d’une réalité autrement plus complexe. Comme chaque mythe, celui de Celan comporte plusieurs variantes, pour lesquelles il est néanmoins aisé de trouver un dénominateur commun. Depuis sa mort, Paul Celan a été peu à peu subsumé sous l’image du poète de la Shoah, dans un sens historique, mais aussi philosophique, voire religieux. De la sorte, son oeuvre est aujourd’hui considérée à la fois comme un mémorial pour les six millions de Juifs morts dans les camps nazis, et comme l’entreprise, contre le verdict d’Adorno, de faire renaître des cendres de notre civilisation occidentale la parole poétique et sa vérité. L’investissement passionnel que certains lecteurs de Paul Celan ont pu manifester est à la mesure du rang qui lui a été assigné ; et le conflit des interprétations qui existe au sujet de son oeuvre, reflète dans une large mesure les discussions, controverses et polémiques sur le génocide des Juifs d’Europe et sur la période de la Seconde Guerre mondiale.