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L’esthétique a grandi dans les bras maternels de la philosophie. Mais la philosophie a toujours le droit de se porter vers l’esthétique sans perdre pour autant de son essence : le philosophe se tournant de tous les côtés pour trouver la signification et le fondement de ce qui est donné n’a pas besoin de détourner son regard des faits esthétiques. S’il veut appréhender en toute rigueur conceptuelle ce qui est et se manifeste en tant que beau, laid, sublime, etc., il doit pouvoir rapporter des constats empiriques (comme par exemple le caractère satisfaisant de certains couples de couleurs) à un concept plus général (par exemple celui d’harmonie), et rapporter ce dernier à son tour à une attitude intellectuelle plus large (disons, celle de la pure contemplation gratuite). C’est par cette réduction progressive aux principes les plus généraux que peuvent apparaître les relations [Zusammenhang] qu’entretiennent entre elles les connaissances singulières, ces dernières pouvant souvent prendre alors un nouveau sens. Grâce à cette méthode, on peut en particulier espérer saisir dans leur dernier fondement le caractère différent des grandes formes de culture que sont la religion, la science et l’art. Si des forces particulières sont à l’œuvre dans chacun de ces trois grands domaines, si des attitudes intellectuelles différentes constituent le préalable à ces formes de culture, il est sans doute aussi possible de définir la fonction rationnelle à travers laquelle l’esprit humain construit le champ de valeur esthétique. Si l’on pose que, dans le plaisir et la création artistiques, le donné est circonscrit et mis en forme par la fonction intellectuelle de la pure contemplation, non seulement l’attitude esthétique s’avère distincte des attitudes religieuse et scientifique mais, en outre, le trait fondamental qui traverse toute la vie esthétique se voit ainsi qualifié. ...
Sur les îles du Grand Océan
(1832)
Conclusions Le Colpomenia simlosa que les auteurs américains appellent typica ne mérite pas ce nom, car il ne correspond pas à la plante méditerranéenne. La plante récemment immigrée sur les côtes atlantiques d' Europe, ou var. peregrina Nob., diffère du type méditerranéen par son thalle moins sinueux, pIns mince et plus souple, par ses sores moins limités, largement étendus, ses sporanges moins hauts; les cryptes pilifères y naissent par un processus différent de celui que MITCHELL a décrit. Elle paraît voisine de celle que les auteurs américains appellent var. typica; elle n'est vraisemblahlement pas originaire cles mers plus chaudes que les nôtres et il est possible qu'elle soit originaire de la côte pacifique de l'Amérique septentrionale; ceci nous laisse mieux comprendre sa naturalisation chez nous. Les zoospores des sporanges pluriloculaires (les seuls connus) du Colpomenia de la Méditerranée, et de sa variété peregrina, germent sans copulation. Elles fournissent un protonéma monosiphonié, simple ou ramifié qui, par le cloisonnement localisé de certaines cellules, engendre un glomérule d'abord mûriforme; en uniformisant sa surface, celui-ci devient vite un Colpomenia d'abord massif. Un même protonéma produit un seul, ou plusieurs, ou de nombreux Colpomenia. Les jeunes individus ainsi obtenus en culture n'ont. pu être conservés assez longtemps pour fructifier. Mais de vieux protonémas de la var. peregrina produisirent des sporanges pluriloculaires (interpétés ici comme des amorces gleglomérules aussitôt évoluées en sporanges) dont les zoospores fournirent des protonémas très ramifiés de seconde génération. Bien que restés en culture durant plusieurs mois, ces derniers n'ont produit ni glomérules ni sporanges; cette longue stérilité pourrait expliquer, au moins en partie, les irrégularités de la présence du Colpomenia dans la nature. Si l'on s'en rapporte aux dessins de KUCKUCK, publiés par OLTMANNS, les zoospores du Phyllitis et du Scytosiphon fournissent un protonéma qui rappelle celui du Colpomenia ; ceci confirme l'interprétation de BORNET, de FALKENBERG et de KJELLMAN qui rapprochaient ces trois genres dans un même groupe.