Geschichtswissenschaften
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L’ouvrage est le fruit d’un colloque tenu les 30 juin et 1er juillet 2006 au Zentrum für Europäische Studien de l’université de Cologne. La corruption, vaste et universel thème par-delà les siècles, les continents, les États, les régimes politiques … Juristes, sociologues et politistes s’en sont emparés, plus que les historiens: citons Paul Veyne, Jakob van Klaveren, Jean-Claude Waquet et quelques secteurs bien documentés, la corruption dans l’Angleterre parlementaire, celle de la république de Weimar, instrumentalisée par les nazis, celle du régime nazi. L’universalité du phénomène, le champ très ouvert de ses manifestations doivent éviter la tendance à une généralisation facile; la corruption doit être contextualisée et datée avant que d’être conceptualisée. ...
Professeur émérite d’histoire médiévale à l’Université libre de Berlin, spécialiste d’Hugues de Saint-Victor et d’Henri le Lion, mais aussi de la société et de la culture médiévales, de l’Europe du haut Moyen Âge et de la France des Capétiens, l’auteur propose ici un petit livre qui fournit un excellent aperçu du devenir de la chevalerie entre les XI e et XV e siècles: origine, évolution et finalement déclin de l’ordo militaris dans l’espace européen. Il s’agit d’une belle approche d’une réalité et de ses représentations rituelles et symboliques, à travers notamment Hastings, les croisades, les joutes et les tournois. ...
Il existe sans doute peu d’histoire des relations entre deux aires culturelles qui suscite autant d’attention à l’heure actuelle que celle des relations entre « l’Occident » et le « monde musulman ». Elle montre particulièrement bien combien la période que nous qualifions communément de « Moyen Âge » influence les débats actuels. Certains phénomènes de cette histoire sont aujourd’hui si fortement enracinés dans l’imaginaire collectif qu’ils continuent à façonner de manière significative la représentation même de ces relations. C’est le cas en particulier de l’expansion arabo-musulmane, des croisades et de ce que l’on appelle la « Reconquista » : ces phénomènes n’évoquent pas seulement des images de fanatiques religieux, mais ils sont – les croisades notamment – ancrés si profondément dans notre pensée conceptuelle qu’ils sont considérés comme l’expression d’un antagonisme quasi épique entre deux civilisations, au fondement desquelles se trouvent une variante de monothéisme (chrétienté / islam) et une langue sur laquelle repose la vie intellectuelle (latin / arabe). ...
L’histoire sociale du haut Moyen Âge occidental s’est longtemps intéressée, de manière pour ainsi dire exclusive, aux classes supérieures de la société, d’une part, et au système de domination de base, de l’autre. Les niveaux inférieurs de pouvoir, la variété des systèmes de domination et, par conséquent, la multiplicité des modes de relations unissant les hommes du haut Moyen Âge les uns aux autres ne se sont que récemment imposés comme autant d’objets de recherche fondamentaux. C’est donc dans une perspective relativement neuve et originale que s’inscrit la thèse consacrée aux communautés locales bavaroises entre les VIII e et X e siècles, soutenue par Thomas Kohl à l’université Johannes Guttenberg de Mayence en juillet 2008 et parue chez Thorbecke en 2010. ...
Un nouvel ouvrage sur la période de l’unification allemande! Certains se demanderont si l’on peut encore écrire quelque chose d’intéressant sur un sujet aussi rebattu. Eh bien oui: de nombreux spécialistes ont été convoqués sur la question lors d’un colloque d’historiens qui s’est tenu à Dresde en 2008 et l’on trouve ici leurs 37 contributions. C’est une excellente synthèse. ...
Le présent volume, issu d’un colloque à l’université de Münster en novembre 2009, se situe au carrefour de trois champs thématiques dont aucun ne constitue, en soi, un sujet dont on pourrait prétendre qu’il aurait été jusqu’alors inconnu ou négligé de la recherche scientifique: ni l’amitié, ni le don, ni même la notion de réseaux (sociaux) ne surprennent ainsi dans le contexte des études récentes sur l’histoire sociale et politique du Moyen Âge. C’est la combinaison des trois aspects qui promet l’ouverture de nouvelles pistes. En outre, comme le constate Michael Grünbart dans son introduction (p. XIII–XXV), les approches se concentrant sur les actions ritualisées, qui constituent un courant important au sein des études médiévales, sont moins présentes dans les études byzantinistes. D’où la volonté d’appliquer ces méthodes au monde byzantin dans une perspective comparatiste (p. XIV–XVI). ...
Malgré des dimensions réduites, l’ouvrage brosse un ample panorama des crises économiques, de l’époque moderne à nos jours. Il s’ouvre par quelques informations sur la connaissance du phénomène, soulignant le rôle pionnier des instituts de conjoncture fondés aux États-Unis et en Allemagne au début du XXe siècle (National Bureau of Economic Research en 1912, Institut für Konjunkturforschung en 1925). Puis il expose les théories interprétatives, de Jean-Baptiste Say à Paul Davidson et Hyman Minsky, insistant sur l’opposition entre celles qui, comme Schumpeter, les jugent inséparables d’une régénération incessante du capitalisme dont elles forment des étapes douloureuses, mais non nécessairement négatives, et celles qui estiment qu’elles ruinent un équilibre qui doit être ensuite rétabli pour des raisons sociales, politiques et économiques. Occupant les chapitres suivants, l’histoire des crises forme le cœur de l’ouvrage. ...
Le présent volume vient combler la série des ouvrages qui, dans cette collection encyclopédique de l’Histoire de l’Allemagne, traitent du Moyen Âge en matière d’histoire politique et institutionnelle (rubrique »Politik, Staat, Verfassung«). Conformément à la structure de la collection, le livre est divisé en trois parties: un exposé général, une présentation des tendances actuelles de la recherche et une bibliographie raisonnée. L’auteur a intitulé son ouvrage d’une manière peu ordinaire, destinée à souligner ce qui lui semble un trait essentiel des structures politiques du haut Moyen Âge, à savoir qu’à chaque génération il faudrait reconstituer le réseau des relations personnelles permettant au roi de régner et à la société politique de maintenir sa cohérence, en raison du caractère fluctuant de ces liens. (Or les fidèles sont absents de cet ouvrage, qui s’avère essentiellement une trame événementielle rythmée par les divers règnes.) ...
Le fait de savoir si le Saint-Empire romain germanique constituait un État est, en soi, une question peu stimulante, la réponse dépendant qui plus est des représentations fondamentales que l’on se fait de l’État. La recherche allemande, obsédée par le modèle de l’État national souverain, s’est accordée à penser pendant près d’un siècle et demi et en dépit de toutes les ruptures institutionnelles que l’Empire ne formait pas un État. En référence à cette tradition, l’introduction du concept d’« Empire-État complémentaire » (« komplementärer Reichs-Staat ») a mis en émoi une partie de la communauté des historiens modernistes germanophones, tandis qu’une autre part accueillait avec sérénité ou bienveillance ce nouveau modèle interprétatif. On pourrait ce faisant et en s’appuyant sur l’historicité de la formation de « l’État » procéder à l’analyse de l’Empire à partir de divers modèles. Mais une telle approche n’est pas sans conséquences sur l’appréciation de l’histoire allemande dans son ensemble. Définir l’Empire comme État et nation bouscule sensiblement le « grand récit » traditionnel : l’écart par rapport à une voie réputée normale de l’histoire européenne a jusqu’à présent conféré au passé allemand une signification pourvue d’une finalité tantôt légitimante tantôt déstructurante, mais toujours facteur d’intégration politique. Le concept d’Empire-État complémentaire ébranle l’idée de la singularité de l’histoire allemande moderne* sur un point capital, car il facilite la comparaison avec d’autres pays et oblige à considérer l’Allemagne comme partie prenante de l’Europe des États modernes. La notion d’Empire-État complémentaire ne peut dès lors servir ni de point de départ d’une « voie allemande particulière », ni d’archétype ou de modèle supra-étatique et supranational, ou d’équivalent fonctionnel de l’Europe contemporaine. ...
La fête peut être décrite comme un mode spécifique d’inclusion sociale qui se distingue par une occasion spécifique, sa mise en relief démonstrative par rapport au quotidien tout comme le caractère collectif et la dimension de représentation ostentatoire qui lui sont propres. Dans la fête se constituent des cadres d’actions tels que la cour princière, la ville, la commune ou la paroisse en tant que structures sociales et politiques. Les fêtes sont des événements de communication dont des actes symboliques définissent clairement la durée, pendant laquelle les activités habituelles du quotidien sont en sommeil. Par l’action commune des participants, des appartenances sont définies, des hiérarchies établies et des valeurs transmises. Mais les fêtes peuvent également servir à se libérer de contraintes, à surmonter des menaces ou à se régénérer après des défis particuliers. Leur caractère extraordinaire est souligné par une mise en scène originale qui doit agir en retour sur le comportement et la disposition mentale des acteurs concernés. Car chaque fête suppose une disposition d’esprit précise des participants, tout comme elle tente de créer une disposition d’esprit spécifique. À la différence des cérémonies, les fêtes sont en général connotées positivement – en particulier parce qu’elles sont associées à des actes de sustentation et d’échange de cadeaux. ...
Quand un professeur atteint l’âge de la retraite, il est de coutume de lui offrir un volume en son honneur. Le cas le plus fréquent est un volume d’hommages, de ses collègues et anciens étudiants. Plus rarement, c’est un recueil des articles rédigés par luimême qui est proposé. On peut débattre de la meilleure solution, mais la seconde a l’avantage d’offrir au souscripteur ou à l’acheteur un ensemble d’études publiées dans des revues ou des actes de colloque divers, et c’est celle qui a été choisie par les étudiants de Heribert Müller, à l’occasion de ses soixantecinq ans, le 16 mars 2011. ...
Le livre, issu d’un colloque tenu en 2010 dans l’enceinte de l’Historisches Kolleg, relève de la gageure. Il entend déporter l’accent de la première décennie du concile de Bâle, celle de son apogée, vers la seconde, quand l’assemblée perd peu à peu le soutien des princes et voit fondre ses rangs jusqu’à son autodissolution finale. La difficulté ne tient pas seulement au peu d’intérêt qu’inspire de prime abord cet échec annoncé. Elle réside aussi dans les lacunes de la documentation: passé 1443, s’interrompent à la fois les protocoles du concile et la chronique de Jean de Ségovie, qui fournissaient jusquelà un indispensable fil conducteur. Il vaut pourtant la peine d’étudier »Bâle après Bâle« autrement que sous les couleurs fanées d’un lent et irrésistible déclin. Même affaibli, le concile a continué à peser sur le jeu politique et sur les débats du temps, ce qui a contraint la papauté de Nicolas V à des accommodements. Aussi bien sa dispersion en 1449 ne sonnetelle pas le glas du conciliarisme, puisque celuici demeura vivace jusqu’à Vatican I. On ne peut que féliciter Heribert Müller d’avoir voulu ainsi, comme il s’en explique dans l’introduction, prendre toute la mesure d’un concile unique dans l’histoire par sa durée. ...
Le dernier livre du professeur Heribert Müller s’inscrit dans l’ample projet encyclopédique que le spécialiste de Bismarck Lothar Gall mène depuis 1988 et dont les 100 volumes retracent l’histoire de l’espace politique allemand, du Moyen Âge au XXe siècle. La crise ecclésiastique de la fin du Moyen Âge est étudiée dans une perspective à la fois synthétique et scientifique. Dans l’"Enzyklopädie deutscher Geschichte" (EDG), fidèle à la collection "Oldenbourg Grundriss der Geschichte", l’analyse se déploie en trois temps. À la synthèse chronologique de faits historiques (p. 1–58), succède le commentaire historiographique des principaux travaux de recherche (p. 59–123); enfin, la bibliographie thématique rassemble les sources éditées et les principaux ouvrages cités (p. 125–152). Le cheminement du lecteur dans l’ouvrage est facilité par des rubriques marginales et un triple index (p. 153–163). Que chacune des trois parties suive, à quelques nuances près, le même plan permet de faire une lecture transversale du livre. L’auteur paraît y inciter, qui émaille la synthèse historique de quelques remarques historiographiques. Dans le paysage éditorial français, la collection "Nouvelle Clio", publiée aux Presses universitaires de France depuis 1966, suit la même orientation synthétique et scientifique, qui s’avère précieuse pour les étudiants comme pour les spécialistes. Mais à la différence des manuels français, les volumes de l’"EDG" forment, grâce au travail d’édition et au soin apporté à la mise en page, de véritables essais
Avec le présent fascicule, le Mittelalterzentrum (Centre d’études médiévales) de la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften (BBAW) inaugure une nouvelle série: une fois par an, le centre organisera une conférence publique qui sera ensuite publiée sous ce format. Dans la préface, Michael Borgolte, porte-parole du Mittelalterzentrum, indique que le centre a choisi ce format afin de mettre en relief la contribution des disciplines médiévistes au travail de la BBAW, mais aussi afin de promouvoir la réflexion des disciplines concernées sur leur propre position et d’animer le dialogue et les contacts interdisciplinaires. Bref, il s’agit de montrer, entre autres, l’actualité des recherches médiévistes – et le choix du premier conférencier n’aurait pu être meilleur: Otto Gerhard Oexle, ancien directeur du Max-Planck-Institut für Geschichte à Göttingen, réfléchit et écrit depuis longtemps sur le travail des historiens et ses implications théoriques, mais aussi sur le rôle social de l’histoire en général dans les sociétés contemporaines. Il met tout particulièrement l’accent sur le rôle constitutif que jouent le Moyen Âge et les images que nous nous en faisons pour la mise en place de la »modernité«.
Heinrich Kalteisen
(2014)
Au milieu du beau livre d’Anna Karla, le lecteur tombe sur les réflexions du général François-Amédée Doppet qui, dans sa préface aux »Mémoires politiques et militaires«(1797), rapporte les conditions nécessaires pour écrire une histoire véritable de la Révolution française. À son avis, il faudra un écrivain impartial, éloigné du chaos des événements, qui, tout d’abord, rassemblera tous les souvenirs écrits par les protagonistes de la Révolution, jusque-là encore dominés par l’esprit de parti. Seul cet écrivain pourra, avec l’impartialité de l’historien, extraire de ces mémoires une histoire complète des bouleversements révolutionnaires. La vérité sur la Révolution, donc, ne pourra être formulée que longtemps après la fin de celle-ci. ...
La population juive de l’ Altreich diminua de 520 000 à 240 000 ressortissants de 1933 à 1938, mais avec les annexions effectuées par le Reich de 1938 à 1941, les effectifs de la communauté juive placée sous la domination allemande s’accrurent dans des proportions considérables. Or, comme le soulignent Gruner et Osterloh dans l’introduction, l’influence de l’extension territoriale de l’Allemagne sur la persécution des juifs n’avait encore jamais fait l’objet d’une investigation systématique. C’est désormais chose faite à travers les douze contributions réunies dans cet ouvrage, qui couvrent l’ensemble des annexions territoriales successives effectuées par le Reich depuis le rattachement de la Sarre, à la suite du plébiscite du 13 janvier 1935, aux annexions de facto d’Eupen-Malmédy, du Luxembourg et de l’Alsace-Lorraine au printemps 1940, en passant par l’Autriche, les Sudètes, le protectorat de Bohême-Moravie, le territoire de Memel, Dantzig et les territoires polonais occidentaux, et à l’exception de la Slovénie du Nord, à la suite du rétablissement en avril 1941 au profit du Reich des anciennes frontières méridionales cisleithanes de la Carinthie et de la Styrie, non documentée dans ce recueil. ...
L’auteur est parti du constat qu’à la suite de la monographie de Jean Rupp, toutes les études portant sur le terme christianitas cherchent à saisir le concept de chrétienté, au détriment des autres significations possibles. Geelhaar a donc décidé de reprendre le dossier en partant de l’histoire du mot lui-même, de ce qu’il signifiait pour les hommes de l’Antiquité tardive jusqu’à l’époque carolingienne, quels sens ils lui donnaient et dans quels contextes ils l’utilisaient. Le but de sa recherche est de vérifier les études publiées jusqu’à présent, quitte à les remettre en cause, mais également de contribuer à la recherche sur le langage politique du tournant entre Antiquité et Moyen Âge, à savoir si et comment le terme christianitas participe à la communication politique. ...
L’ouvrage dirigé par Werner Plumpe et André Steiner propose une étude ambitieuse des mutations de l’industrie allemande, tant à l’Ouest qu’à l’Est, entre les années 1960 et les années 1990. Contestant l’image d’une simple crise de l’industrie, les différentes contributions insistent sur les mutations du secteur industriel face aux changements structurels auxquels ont été soumises la RFA et la RDA depuis les années 1970. Présentant les résultats d’un projet de recherche soutenu par la Deutsche Forschungsgesellschaft, l’ouvrage réunit quatre études empiriques qui, à l’échelle des entreprises, réfutent l’idée d’une Allemagne post-industrielle. ...
En 2008, le médiéviste Valentin Groebner réfléchissait dans un essai visant un large public sur le rôle du Moyen Âge et de l’histoire médiévale dans les sociétés contemporaines. Selon ses propres dires, cet essai intitulé »Le Moyen Âge ne finit pas«résultait d’une inquiétude devant le décalage croissant, et quelque peu paradoxal, entre l’immense popularité dont cette époque jouit auprès d’un public toujours plus nombreux – »foires médiévales«, romans et films historiques, jeux vidéo – et la marginalisation progressive des études académiques correspondantes (cf. le compte rendu critique de Ludolf Kuchenbuch dans la revue »Rechtsgeschichte – Legal History 20 (2012)«.De fait, et même si ces réflexions ne sont pas entièrement nouvelles, il semble que les publications se multiplient qui traitent de la genèse, du développement et des différents rôles de l’»histoire médiévale«, des différents »Moyen Âges«construits au cours de l’époque moderne ainsi que de la valeur de l’analyse scientifique de cette époque lointaine pour le monde contemporain. Mais faut-il y voir un signe du désarroi des médiévistes, ou plutôt celui d’un renouvellement et repositionnement des études médiévales face aux questions d’aujourd’hui? ...
L’année 2014 a vu naître une multitude d’initiatives – médiatiques, éditoriales, académiques, muséales, pédagogiques … – en rapport avec le centenaire de la Première Guerre mondiale. Cette vague mémorielle était attendue en France où l’intérêt pour ce conflit n’a cessé de s’accroitre depuis les années 1980. Elle était plus improbable en Allemagne où cet intérêt est depuis longtemps bien moindre; elle n’y a été que plus remarquable. Parmi les initiatives universitaires qui ont vu le jour en 2014, un colloque tenu en mai à Francfort-sur-le-Main s’intéressait à sa manière aux événements survenus un siècle plus tôt: il s’agissait moins d’aborder le déclenchement de la guerre sous l’angle des relations diplomatiques que d’éclairer le contexte mental d’avant-guerre pour y déceler les conditions ayant rendu possible l’éclatement d’un conflit de grande ampleur. ...
Partant des conditions de mise en place de l’une des dernières commissions d’historiens bilatérales en date – à savoir la commission germano-italienne en 2008 – et du constat de la nature à la fois ambigüe et excessive des attentes formulées à son encontre, cet ouvrage collectif dirigé par deux historiens du temps présent (l’Allemand Christoph Cornelißen et l’Italien Paolo Pezzino) place au cœur de la réflexion la figure de l’historien confronté à une demande d’expertise croissante dans le contexte de l’après guerre froide. Il examine les usages pratiques (voire politiques) des savoirs académiques historiques et leurs effets sur les standards de production de ces savoirs assurant la légitimité professionnelle et sociale des historiens. ...
L’ouvrage »Allemagne et Italie. Regards croisés sur l’historiographie« est issu de la Studienwoche organisée en 2017 par l’Istituto storico italo-germanico de Trente (ISIG)1. Ce séminaire récurrent affronte chaque année une thématique différente (en 2019, celle des migrations), dont, de manière régulière, celle des échanges historiographiques entre aires germanophone et italophone. La publication reprend l’axe qui était celui de la rencontre: s’interroger sur la force persistante du paradigme national dans ces échanges, en dépit d’une réelle tendance à l’internationalisation des travaux, et sur les moyens éventuels de se défaire de la force du national, jugée limitative. ...