CompaRe | Allgemeine und Vergleichende Literaturwissenschaft
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The principles of ERRANS are introduced by considering two radically different contexts: Within academic publishing, the literary form of the edited collection is as common as it is denigrated and rarely reflected upon. The account being offered (within an edited collection) seeks to not only reinterpret the status of the genre, but argues in favor of a curatorial errancy within scholarly communication. Yet errancy has also become a crucial touchstone in management and leadership studies, whether as 'disruptive innovation' or 'VUCA (volatility, uncertainty, complexity, ambiguity) worlds', inviting a different consideration of the relationship between capitalism and its political and artistic critiques than the one offered by Luc Boltanski and Ève Chiapello - one which does not consider itself untouched by the errant logics it discerns in its 'subjects'.
Le présent volume s'ouvre sur l'article programmatique d'Yvette Sánchez (Saint-Gall), qui se penche ici sur le faux entendu comme forgerie ou tromperie, tel que l’ont pratiqué à tour de rôle Cervantès, Borges et Max Aub en rappelant les liens étroits que le faux entretient avec la notion de fictionalisation. Si la traduction fait depuis plusieurs années l'objet d'une attention accrue de la part des littéraires, Martine Hennard Dutheil de la Rochère (Lausanne) montre dans sa contribution que la poétique traductive d'Angela Carter accorde une place particulièrement riche aux fautes de traduction dans son travail de réécriture des contes de fées de Perrault. Dans une perspective similaire, Angela Daiana Langone (Cagliari) montre que l'émergence du théâtre arabe moderne est jalonnée non seulement de fautes de traduction, mais également d’autres malentendus lorsqu'il s'agit d’adapter les exemples occidentaux, en l'occurrence Molière, à un contexte culturel pour lequel le théâtre est synonyme non seulement de modernité, mais aussi d'émancipation ; un fait que la contribution d'Oliver Kohns (Luxembourg) qui porte sur les enjeux de la modernisation dans la Turquie d'Orhan Pamuk vient illustrer à propos de son célèbre roman Le Musée de l'innocence, qui entretient lui aussi une relation marquée par des malentendus productifs avec la littérature occidentale. Que le contresens n'est pas seulement un moteur de la création, mais aussi un indicateur des aléas auxquels est soumis le savoir dès que l'écriture de création s'en saisit fait l'objet de la contribution de Sophie Jaussi (Fribourg), consacrée à l'écrivain contemporain Philippe Forest. Les malentendus sont en effet susceptibles de devenir les instruments de l'expression d'une résistance à toute forme d'hégémonie, que ce soit de la langue ou du pouvoir : telle est la thèse que défend Vidya Ravi Allemann (Fribourg) à partir d’une lecture croisée de deux nouvellistes postcoloniales, à savoir Nadine Gordimer et Anita Desai. Karl-Werner Modler (Baden) montre dans sa contribution que ce sont souvent des détails d'apparence anodine, comme la pantoufle de verre de la Cendrillon de Perrault qui se mue sous la plume de Balzac en une pantoufle de vair, qui permettent d'observer le travail d'une logique de substitution qui marque le régime de la littérarité. Dans l'article de Dimitri Tokarev (Saint Pétersbourg), ce sont les contacts culturels entre Russes et Français dans les années 1930, en l'occurrence le travail du Studio franco-russe, qui témoignent de la productivité des malentendus lorsqu'il s'agit de réfléchir ensemble sur des notions apparemment aussi universelles que celles d'humanisme ou d'intellectualisme. Le jeu avec des étymologies souvent fantaisistes et parfois même fausses est au centre de la contribution que Stefanie Heine (Zurich) consacre au poète américain Charles Olson et à sa production de projective verse qui est censée capter une langue en action qui crée de nouvelles significations. Que l'erreur peut même constituer un aspect essentiel de toute forme d’apprentissage, dans la mesure où il s'agit de transformer l'erreur en une occasion, pour l'enseignant, d'entrer dans la pensée de l'élève, est la thèse que défend Thomas Vercruysse (Genève) dans son article consacré au kairos en contexte pédagogique. Enfin, le dossier consacré à l'erreur productive se ferme avec la contribution de Sandro Zanetti (Zurich), qui évoque à partir de quelques exemples de Walter Benjamin et de Josef Guggenmos la créativité intrinsèque de l'acte d'entendre, puis de lire, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Dans une seconde section, plus courte, le présent numéro de Colloquium Helveticum accueille, éditées par Sophie Jaussi, des contributions choisies des journées du programme doctoral suisse en littérature générale et comparée, qui ont eu lieu en novembre 2015. Ces contributions, présentées plus en détail en tête de la seconde section, sont dues à Valérie Hantzsche, Lukas Gloor, Joëlle Légeret et Tea Jankovic. La rubrique "Varia" accueille quant à elle un essai de Monika Kasper, consacré à l'un des derniers poèmes de Celan, EINKANTER, qui donne forme à la rencontre entre la peinture de Rembrandt et la poésie de Celan. Enfin, le Colloquium Helveticum accueille Thomas Hunkeler désormais une section consacrée à de nouvelles parutions d'intérêt comparatiste. Cette dernière section, qui est appelée à se développer ces prochaines années, est dirigée par Joëlle Légeret.
De la productivité de l'erreur en contexte pédagogique 'kairos', abduction et poétique du cours
(2017)
In this paper we shall examine how error can constitute an occasion of improving the context of learning. Taking error into account, trying to understand and follow the way that led the student to make it, the Professor betters his empathy. Hence, thanks to this mimicry, the Professor enters into the student's process of thinking and the poetics of the course becomes more inclusive. Turning error into "kairos", the course truly becomes a moment of collective individuation.
Etymology plays a central role for Charles Olson's poetics. Based on the assumption that language precedes individual speakers and thereby always carries its long history and the traces of those who spoke it before with it, Olson's approach to it is archeological. At the same time, his work as a poet is directed towards to the future: he writes at the avant-gardist Black Mountain College and demands a new American poetry, designated as "projective verse". Conjoining these two temporal directions, Olson claims "I am an archeologist of morning". One way of paving the way for a 'poetry of morning' is uncovering the origins of words and going back to their etymological roots. Thereby, it is important to note that Olson's etymologies are mostly faulty or simplified. Often, they turn out to be quotes he found in other works. By integrating the fishy etymologies in his own writing and handling them creatively, Olson endows the words' supposed history with something new and readers who trace the wrong etymological tracks are encouraged to capture an immediate impetus of language in action. Thus, Olson's 'etymons' go hand in hand with the poetological implications of projective verse.
Cet article examine le rôle souvent occulté et pourtant essentiel de la traduction comme source d'innovation et de créativité dans l'histoire littéraire et la théorie. Il s'appuie sur plusieurs exemples allant du fameux épisode de la création d'Ève à partir de la "côte d'Adam" dans la Bible de Jérôme, basée sur la traduction fautive du mot hébreu "qaran" en latin et reflétant le biais patriarcal de Jérôme, à la traduction, tronquée du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir (1946) par le zoologiste retraité Howard M. Parshley qui allait néanmoins inspirer des études marquantes de la seconde vague féministe américaine telles que "The Feminine Mystique" (1963) de Betty Friedan et "Sexual Politics" (1970) de Kate Millett. L'exemple le plus développé retrace l'interaction productive de la traduction et de la réécriture dans la fiction d'Angela Carter, de "The Fairy Tales of Charles Perrault" (1977) jusqu'à ses célèbres "stories about fairy stories" recueillies dans "The Bloody Chamber and Other Stories" (1979) et "American Ghosts and Old World Wonders" (1992). Je propose de lire les variations de Carter sur "Aschenputtel" dans "Ashputtle or The Mother's Ghost" comme un correctif à sa traduction de la morale de "Cendrillon ou la Petite Pantoufle de Verre" de Perrault. La poétique traductive (translational poetics) de Carter démontre ainsi l'impact crucial de la traduction – y compris des erreurs – sur la démarche de l'écrivain, qui associe la (re)lecture créative inhérente à l'activité de traduction au travail de (ré)écriture jusqu'à en faire la matrice à partir de laquelle elle a élaboré son oeuvre singulière.
Seit 20 Jahren schreibt Philippe Forest, Literaturprofessor und Schriftsteller, an einem Werk, das die Grenzen zwischen Autofiktion, Essay und literaturwissenschaftlichen Texten verwischt. Innerhalb dieser Produktion versucht er am Beispiel von Marcel Proust und in der japanischen Tradition eine Poetik der Fehldeutung zu grunden. Dabei verweist er einerseits auf die Aussage vom Autor der Recherche, man konne von schonen Buchern nur schone Fehlinterpretationen machen, andererseits auf ein Missverstandnis im Kulturtransfer zwischen Europa und Japan, das ihm ruckwirkend erlaubt, die Autofiktion als Genre fur sich und sein Werk neu zu definieren. Als Autorenpoetik funktioniert diese Asthetik der Fehldeutung, die ausserdem eine Analogie zwischen Traumarbeit und Literaturkritik fundiert, ohne grossere Probleme. Als wissenschaftliches Instrument eines Literaturprofessors ruttelt sie jedoch an den etablierten Regeln der Universitat und der Literaturwissenschaft.
The oeuvre of contemporary Japanese photographer Rinko Kawauchi is characterized by an approach that gives precedence to process over product and combines conceptual art with vernacular traditions, making her pictures happily imperfect. Starting with Kawauchi's transmedial concept of the image, often positioned between word and image and mainly materialized through photo books, I propose that Kawauchi's photographs are imperfect thanks to her experimentation with technical mistakes, the vernacular subject-matter of everyday snapshots, seriality, sequencing, and format variation, elliptical visibility, the aesthetics of color, and a non-linear temporality. Imperfection, furthermore, emphasizes the materiality of the medium, and removes photography from the referent-centered documentary domain by way of aesthetic, rather than semiotic, significance. Imperfection also activates different modes of reception, emphasizing emotional involvement and participant viewing.
Des critiques et écrivains de nouvelles ont défendu l'idée que la brieveté et un unique moment de clarté sont les éléments essentiels du format court typique de la nouvelle. Cependant, la nouvelle postcoloniale est plurielle, polyphonique et versatile, et elle a tendance à s'appuyer sur le désaccord culturel, social, et linguistique. Ce chapitre examine la traduction et l'échec de celle-ci dans l'oeuvre de deux nouvellistes prolifiques qui viennent des deux différentes traditions postcoloniales : Nadine Gordimer et Anita Desai. La prémisse de mon argument est que les nouvelles de ces écrivains ont pour la plupart lieu dans des espaces périphériques, par exemple des villages et des avant-postes. Elles dramatisent une forme de processus postcolonial de désengagement des centres de pouvoir en explorant et en remettant en question des hiérarchies discursives. Cette renégociation implique la présence de perspectives multiples et de subjectivités plurielles, de même qu'elle insiste sur des traductions problématiques et des malentendus surgissant en leur sein. Par l'étude de textes de Gordimer et Desai, ce chapitre considère plusieurs formes de malentendus – fausses représentations, mécompréhension, traductions erronées et obstructions linguistiques – qui ses présentent dans deux nouvelles. Il ressort de cette analyse que les malentendus sont susceptibles de devenir les instruments de l'expression d'une résistance dans les sites hégémoniques de la langue et du pouvoir.